Avant de disputer son 3e Vendée Globe (départ le 8 novembre), Louis Burton, skipper de Bureau Vallée 2, s’est confié à CNews sur ses objectifs mais aussi sur la préparation compliquée avec la crise sanitaire et ses petits plaisirs à bord.
Quel est votre objectif pour cette 3e participation ?
De terminer déjà ! On est un sur deux, en moyenne, à terminer cette course. Même si cette année, les bateaux sont beaucoup plus fiables et qu’il devrait y avoir moins d’abandon. L’objectif, c’est d’être dans le Top 5.
Vous allez naviguer sur un bateau qui a déjà connu la victoire…
C’est vrai… Bon après, ça reste un sport mécanique dans lequel tout va très vite. Il y a toute une génération de bateaux qui est sortie et qui devraient réaliser de belles performances. Toutefois, lors d’une course comme celle-ci, il se passe énormément de choses (la réussite, les choix, la météo).
La préparation a-t-elle été compliquée cette année avec la pandémie de Covid-19 ?
C’est du jamais vu. Le confinement est arrivé au moment où l’on met nos bateaux à l’eau et où on commence la saison de mise en point. On a eu moins de temps pour naviguer que les années précédentes. On est moins touchés que d’autres projets puisque c’est un bateau que l’on a depuis trois ans. Certains de temps ont eu moins de temps. On a dû mettre plus de précisions sur chaque navigation. On doit faire des tests PCR et faire attention de ne pas contracter le Covid avant le départ. Parce que si on l’attrape, pas de course !
L'objectif, c'est d'être dans le Top 5Louis Burton
Un protocole très strict a d’ailleurs été mis en place…
En effet, les organisateurs ont décidé de nous confiner une semaine pour être certains de ne pas être en danger. On n’a pas envie d’avoir des navigateurs qui tombent malades, et ils veulent l’éviter. D’ailleurs, le village sera quand même ouvert avec un protocole sanitaire également strict, pour que les gens puissent profiter des bateaux et du spectacle.
Par rapport aux deux premières éditions, vous vous sentez plus aguerri ?
C’est sûr que d’avoir eu la chance de participer il y a 8 ans, et d’avoir connu l’échec, ça aide à s’améliorer dans sa préparation. Ça aide à comprendre ce que l’on a su laisser au hasard et que justement il ne faut rien laisser au hasard. La chance et la réussite sont importantes. Ça permet d’être plus exigeant dans les préparatifs. Je l’ai ensuite refait il y a quatre ans et terminé de manière satisfaisante. Ça permet d’avoir vécu la réussite mais aussi les difficultés et les galères.
Emmenez-vous quelque chose en particulier sur le Vendée Globe ?
De la bonne bouffe ! Contrairement à 2016, je n’emmène plus de «lyophilisé», je prends de la vrai nourriture sous vide. Je me suis aperçu que c’était un des rares plaisirs que l’on a en dehors de la course en tant que telle. C’est un des rares plaisirs connexes que l’on a à bord et c’est hyper important pour le moral.
On est témoin privilégiéLouis Burton
En 2016, vous étiez revenu assez fatigué…
J’avais perdu énormément de poids et d’énergie. C’est un aspect que j’ai travaillé. On a aussi beaucoup travaillé sur le «confort» à l’intérieur de l’habitacle. Par exemple, chauffer l’intérieur quand on se retrouve dans les températures négatives autour de l’Antarctique.
Vous allez partager cette course avec des enfants de primaire.
Nous avons lancé il y a trois ans un kit pédagogique avec des instituteurs. J’ai rencontré pas mal d’écoles avant et on essaie de faire pleins de choses en visio. Ils vont suivre et l’an prochain, j’irai faire un tour de France, pour raconter aux élèves ma course. C’est très orienté sur la prise de conscience de l’importance de l’écologie et du respect de la planète et de l’environnement. On est quand même témoin privilégié de la beauté de la mer, des éléments mais aussi du changement climatique.