Souvent tancé, Olivier Giroud connaîtra mercredi soir face à l’Ukraine en amical, sa 100e sélection avec l’équipe de France. Et pourrait égaler le nombre de buts inscrits par Michel Platini.
Discutable pour les spécialistes et les fans mais indispensable pour Didier Deschamps. Tel est le paradoxe que cultive l’attaquant de Chelsea depuis des années avec les Bleus. A 34 ans, celui qui a souvent été critiqué, moqué, pointé du doigt pour son «inefficacité» devant le but notamment lors du titre de champion du monde décroché en 2018 (0 but), va donc devenir le huitième Français à entrer dans le cercle très fermé des joueurs à 100 sélections.
Avant lui, Lilian Thuram (142, record), Thierry Henry (123), Marcel Desailly (116), Hugo Lloris (116), Zinédine Zidane (108), Patrick Vieira (107) et l’actuel sélectionneur Didier Deschamps (103) l’avaient déjà rejoint. Une fierté pour le principal concerné. «Ce sera un match particulier et spécial pour ma 100e sélection, a confié Olivier Giroud. C’est une immense fierté.»
Il n'est jamais aussi fort que lorsqu'il est en position difficileDidier Deschamps, sélectionneur de l'équipe de France
Celui qui a connu l’équipe de France à 25 ans et qui a su faire le dos rond (à maintes reprises) pour passer outre les critiques, est aussi en passe d’égaler (ou dépasser) Michel Platini en termes de réalisations. Avec 40 buts au compteur, il n’est plus qu’à une longueur de l’ancien n°10 des Bleus. «J’ai en effet la possibilité d’égaler Monsieur Platini. Ce serait un privilège et un honneur», a-t-il souri tout en indiquant qu’il «espère continuer à grimper dans la hiérarchie des buteurs de l’équipe de France.» S’il le dépasse, Olivier Giroud pourra ensuite «chasser» le record détenu par Thierry Henry avec 51 buts en 123 sélections.
De quoi marquer encore un peu plus les esprits et faire taire les critiques bien trop nombreuses. Et qui se sont faits un malin plaisir de le comparer à Karim Benzema, absent de la sélection depuis 2015. Une «rivalité montée de tout pièce» pour le natif de Chambéry passé par Grenoble, Istres et Tours (Ligue 2) avant de rejoindre Montpellier puis Arsenal et aujourd’hui Chelsea, qui l’a regretté mardi. «Je n’ai jamais eu de contentieux avec lui, l’histoire a voulu qu’on nous oppose, a-t-il souligné à RMC. J’ai toujours eu une bonne entente avec lui, beaucoup de respect mutuel... du moins de ma part envers lui. Je trouve ça dommage tout ce qui s’est passé, c’est une sorte de gâchis.»
Malgré tout ça, Giroud a avancé et ne s'est jamais plaint. Une mentalité saluée par Didier Deschamps qui a toujours compté sur lui depuis ses débuts en équipe de France un soir de novembre 2011 contre les Etats-Unis (1-0). «Il a une force de caractère au-dessus de la moyenne, a souligné le patron des Bleus qui a confirmé que Giroud serait titulaire contre les Ukrainiens. C’est certainement lié à son parcours. Il a une force de vouloir démontrer qu’il peut être présent au haut niveau. Il n’est jamais aussi fort que lorsqu’il est en position difficile. Depuis que je suis là, ça a toujours été un élément important et décisif.»
Reste à savoir si le sélectionneur le conservera encore quelques mois et l'emmener avec lui à l’Euro l’été prochain. Ce qui pourrait être sa dernière compétition sous la tunique tricolore.