Pour son 8e combat de boxe chez les professionnels, Tony Yoka va avoir un adversaire de très gros calibre en la personne de Johann Duhaupas. Peut-être pas connu du grand public, le Français reste une référence respectée chez les poids lourds.
Agé de 39 ans, le natif d’Abbeville s’est fait connaître le 26 septembre 2015 en tenant tête à Deontay Wilder pour le titre mondial WBC. Avec seulement 5 semaines de préparation, celui qui a débuté la boxe à 5 ans, après avoir vu Rocky, a poussé l’Américain au 11e round mais a vu l’arbitre arrêter le combat. C'était la première fois que le «Bronze Bomber» ne mettait pas KO un adversaire (depuis il a été battu uniquement par Tyson Fury). C’est dire la performance du Français.
Mais avant ce combat à Las Vegas, Johann Duhaupas, qui a commencé réellement le noble art à 19 ans, avait déjà brillé sur le ring. Après une courte carrière chez les amateurs (15 combats), il est passé pro en 2004. Champion de France 2013 des poids lourds (après avoir battu Fabrice Aurieng), il a décroché la ceinture européenne EBU-EU. Après une défaite contre l’Allemand Erkan Teper pour le titre IBF inter-continentale en 2015, il a battu Manuel Charr (actuellement détenteur de la ceinture WBA international) la même année. Ce qui lui a offert la chance d’affronter Wilder.
Ça peut être plus grave pour lui que pour moi en cas de défaiteJohann Duhaupas
En véritable battant, il s'est relancé après sa défaite contre Wilder et est reparti à l’assaut des titres. Il a battu le Finlandais Robert Helenius, invaincu, chez lui pour la ceinture WBC silver puis a affronté Aleksandr Povetkin alors qu’il avait été prévenu seulement quelques heures avant. Il s’est incliné face au Russe, pourtant positif à un test anti-dopage. Après ce combat, Johann Duhaupas s'est relevé et a remporté le titre WBA international à Levallois Perret contre Newfel Ouatah et est allée affronter Jarell Miller, numéro 3 mondial à New-York. Il s’est finalement incliné aux points.
Une carrière très forte pour celui qui se fait surnommer «reptile» et qui, gamin qui n'avait pas confiance. «Reptile, c’est un personnage de jeu auquel je jouais adolescent, je me suis identifié à ce personnage, a-t-il expliqué en amont du combat contre Tony Yoka. J’étais un garçon qui avait très peu confiance en lui et quand je fermais les yeux, j’écoutais la musique ou que j’essayais de dormir le soir, je devenais ce personnage et je devenais quelqu’un de très puissant, de très respecté. Et c’est ça qui m’a permis de prendre confiance en moi. Et quand je me suis lancé dans la boxe professionnelle et qu’il m’a fallu un surnom, c’était adapté.»
Voilà la personne qu’aura Tony Yoka face à lui, vendredi soir. Un personnage unique qui s'est construit petit à petit dans l'ombre et à l'étranger. Mais qui a gagné le respect du monde de la boxe. Autant dire que cette fois, ce sera une très belle expérience pour le champion olympique 2016. «Je voulais un dernier défi et affronter le champion olympique, plus jeune et avec plein de qualités en est un. Je vais monter sur le ring pour le battre, bravo à lui car il prend un risque, ça peut être plus grave pour lui que pour moi en cas de défaite», a d’ailleurs expliqué Duhaupas dernièrement à Netboxe.
Doté d’une rapide et d’une très belle force de frappe, il est reconnu comme étant un excellent «encaisseur de coups». Ce grand boxeur (1,93m) ne recule pas et ne craint pas ses adversaires. Seul défaut, celui qui s’entraîne du côté d’Uzès n’a plus combattu depuis un an (comme Yoka).