Il ne pouvait pas laisser son «bébé» être attaqué de la sorte sans rien dire. Christian Prudhomme, le patron du Tour de France, a livré un discours incisif mercredi, avant le départ de la 17e étape à Grenoble, pour répondre aux critiques de certains maires écolos sur la Grande Boucle.
«Le Tour de France est une épreuve qui fédère, qui rassemble. Ne cassez pas ce qui rassemble», a lâché le directeur du Tour au micro, profitant de la présence à ses côtés d'Eric Piolle, le maire EELV de Grenoble, pour adresser un message à l'ensemble des édiles écologistes.
Plusieurs ont en effet émis des reproches à l'encontre du Tour de France ces dernières semaines. Le maire de Lyon Grégory Doucet l'a qualifié de «machiste et polluant». «Il faut que ça bouge», a-t-il appelé. Les édiles de Bordeaux, Pierre Hurmic, et de Poitiers, Léonore Moncond'huy, ont eux aussi réclamé à la Grande Boucle davantage de sobriété en matière environnementale. La mairie de Rennes a de son côté refusé d'accueillir le départ de la course en 2021, sous la pression des élus verts, pour des raisons budgétaires mais aussi d'empreinte écologique.
«Le Tour c’est notre pays»
Visiblement très en colère après cette vague de critiques, Christian Prudhomme a voulu mettre un point d'honneur à défendre le Tour de France, mettant en avant son rôle social. «Il y a tant de comunautarismes, de gens qui se séparent. Le Tour, c’est tellement plus que la plus grande épreuve cycliste du monde. Le Tour c’est notre pays», a-t-il clamé.
« Taper sur ce qui nous lie, n'est pas une erreur ; c'est une faute... » @ChPrudhomme #Grenoble #TDF2020 pic.twitter.com/EWzgHRPBM6
— Stéphane Gemmani (@stephanegemmani) September 16, 2020
Un discours enflammé, que l'ancien journaliste a achevé avec une tirade digne d'un politicien en pleine campagne présidentielle. «On sera samedi en Haute-Saône à la Planche des Belles Filles : 35 % de chômeurs en fond de vallée, et des gens qui baissaient la tête. Grâce au Tour, ils relèvent la tête, parce qu’ils voient leur village, Plancher-les-Mines dans la Haute-Saône, qui est montré dans le monde entier, et ils sont fiers. Je suis sûr que dans ce magnifique département de l’Isère, je suis sûr qu'à Grenoble, les gens sont fiers. Et ils sont encore plus dans nos territoires ruraux», a-t-il souligné, avant de conclure par une véritable «punchline» : «Taper sur ce qui nous lie n’est pas une erreur, c’est une faute.»