19 des 33 monocoques au départ du Vendée Globe 2020 seront équipés de foils. Ces appendices géants permettent aux bateaux d'atteindre des vitesses records et feront l'objet de toutes les attentions. En toute logique, ils devraient permettre de faire tomber le record de la course d'Armel Le Cléac'h établi en 74 jours, 3 heures, 35 minutes et 46 secondes.
S'il y a bien un seul et même classement ainsi qu'une unique catégorie de bateaux sur ce Vendée Globe, l'on peut néanmoins distinguer 3 groupes de concurrents. Ceux naviguant sur l'un des 8 bateaux dernière génération équipés de foils ultra sophistiqués (les favoris), ceux dont la monture date d'il y a plusieurs années et pourvue de foils conçus avant 2019, et ceux concourant sur des Imoca à dérive classique.
Les marins regroupés dans cette dernière catégorie, comme du reste la flotte des foilers 2015 ou antérieurs, le savent pertinemment : leur chance de se glisser dans le top 3 final est inexistante, tant la dernière avancée technologique qui met en émoi le monde de la voile, possède la capacité de rendre plus performant les bateaux, au point d'en faire de vraies fusées volant à 3 mètres au-dessus des océans.
On vous embarque en mer et dans les airs ! Gauthier Lebec / Charal
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Développé depuis les années 2010 (Coupe de l'America 2013 notamment), positionné sous la coque sur les deux côtés à la manière d'une aile porteuse, le foil a la particularité de créer une force verticale, dans l'idée de réduire la partie immergée des monocoques. Résultat : un gain de vitesse estimé à au moins 20%. En voile, comme en Formule 1, la course à la technologie bat son plein si bien que les cabinets d'architectes et d'ingénieurs navaux s'affairent déjà sur la 4e génération de foils.
Beaucoup plus allongés avec une capacité à apporter encore plus de puissance, plus robustes, plus opérationnels, les nouveaux foils attendus sur le Vendée Globe 2020-2021 se divisent en deux sous-groupes (en forme de C ou de L), chacun exprimant son potentiel dans différentes allures (vent de travers ou au près et au portant).
Mais si la question de leur utilité ne fait pas débat, celle de leur fiabilité se pose. Malgré les progrès accomplis en développement, certains foils demeurent encore trop fragiles et restent à la merci d'une collision avec un OFNI ou d'une mer très agitée. Sébastien Simon en sait quelque chose. Le skipper d'Arkéa Paprec a déjà cassé trois fois ses foils : 2 sur la Transat Jacques Vabre en 2019, le foil tribord lors de la Vendée Arctique en juillet dernier. Cette dernière avarie avait failli lui coûter sa place sur ce Vendée Globe.