En Suède, samedi soir, Antoine Griezmann est entré dans l’histoire des Bleus. Mais de façon peu glorieuse. Le champion du monde est devenu le premier Tricolore a manqué trois penalties consécutifs. Un loupé venu ponctuer une nouvelle prestation décevante dans une période très compliquée.
L’équipe de France devait être une parenthèse enchantée au sortir d’une saison pénible avec le Barcelone achevée avec une humiliation subie en quarts de finale de la Ligue des champions contre le Bayern Munich (8-2). Sur les terrains d’entraînement de Clairefontaine, le natif de Mâcon a retrouvé une certaine joie de vivre et le sourire, qui avait quelque peu disparu en Catalogne, où son intégration s’est avérée bien plus difficile que prévue. Mais pour ses sensations, il faudra encore attendre.
Baladé à divers postes au Barça, quand il n’était pas relégué sur le banc des remplaçants, Antoine Griezmann n’a pas pesé sur le jeu des Bleus à Solna comme il en avait l’habitude. Didier Deschamps, qui l'a aligné pour la 36e fois consécutive, avait pourtant tout fait pour le mettre dans les meilleures dispositions avec un rôle axial derrière le duo d’attaquants composé de Kylian Mbappé et Olivier Giroud, qui avait déjà fait ces preuves dans le passé.
Mais, dans un système taillé pour lui, le n°7 tricolore, auteur de huit passes décisives lors des dix derniers matchs de la bande à Didier Deschamps, a eu du mal à combiner avec ses coéquipiers et à influer sur la prestation de son équipe pour mettre en danger la défense suédoise. «Il fait partie de ces joueurs qui ont coupé un peu plus de 15 jours. Il faut remettre la machine en route», a rappelé le sélectionneur français à l’issue de la rencontre.
Mais sa condition physique et le manque de rythme ne peuvent pas tout expliquer. Le mal et le doute qui habitent Griezmann sont sûrement plus profonds. Et ses difficultés à Barcelone ne sont pas étrangers à ce rendement très en deçà de ses capacités.
Dans cette crise de confiance, il conserve néanmoins celle de ses partenaires. «Tout le monde sait qu’il y a des périodes plus difficiles durant lesquelles il faut faire le dos rond, se réfugier dans le travail. J’en ai connues quelques-unes. Je ne suis pas inquiet pour lui», a assuré Giroud.
Didier deschamps n'est pas inquiet
Pourtant ses échecs répétés sur pénalty ne sont pas là pour rassurer. Un exercice dans lequel il s’était montré irréprochable sous le maillot tricolore. Il avait converti toutes ses tentatives avant son premier loupé il y a tout juste un an face à l’Albanie (4-1). Trois jours plus tard, il avait vu sa frappe être repoussée par le gardien de la Principauté d’Andorre (3-0). Et la série noire s’est poursuivie contre la Suède avec un tir du gauche qui s’est envolé au-dessus de la cage de Robin Olsen, l'empêchant d'entrer dans le Top 5 des meilleurs buteurs de l'histoire des Bleus, à hauteur de Zinédine Zidane et ses 31 buts.
Mais il en faut plus pour inquièter Deschamps qui conserve une confiance inébranlable en son joueur. «Antoine sait qu’il a raté ce pénalty comme les deux précédents. A partir du moment où il se sent et s’il y en a un autre, je le laisserai tirer. Mais il faut qu’il retrouve des sensations qu’il n’avait plus en club», a confié le patron des Bleus.
Avant d’en remettre une couche, ce dimanche, sur le plateau de Téléfoot. «Heureusement pour l'équipe de France, quand il a eu à en tirer, des penalties décisifs, notamment à la Coupe du monde, son petit pied n'a pas tremblé et il a fait ce qu'il fallait.» Et c’était notamment le cas en finale de la Coupe du monde 2018 contre la Croatie, que les Bleus et Antoine Griezmann vont retrouver, mardi, au Stade de France.