Une première encourageante. En s’inclinant dimanche face au Bayern Munich en finale de la Ligue des champions (0-1), le PSG a pu mesurer ce qui le séparait d’une équipe rompue à ces rencontres où chaque détail compte.
Invité à s’exprimer après la rencontre sur ce qu’il a manqué au PSG pour triompher, Thomas Tuchel a pointé du doigt le manque de réussite : «Ces dernières semaines, on a montré́ tout ce qui était nécessaire pour gagner des titres. La chance joue aussi un grand rôle», a souligné le technicien allemand.
Le coach parisien pensait sûrement à cette frappe de Neymar, passée entre les jambes de Manuel Neuer avant d'être déviée involontairement par le bras du portier allemand. Ou encore à cette énorme occasion trop écrasée par Kylian Mbappé, seul aux 6 mètres.
Un effectif parisien pas assez profond
Des opportunités qui auraient sans doute changé le visage de la finale, sans pour autant offrir la garantie d’un titre aux Français. Car de l’autre côté, le Bayern a également percuté le poteau du PSG et un grand Navas a permis à Neymar et ses coéquipiers de rester dans la course.
L'entraîneur du PSG a également relevé une autre différence de taille : les effectifs. Sur son banc lors de la finale, le Bayern avait notamment comme cartouche de rechange Philippe Coutinho, Ivan Perisic, Corentin Tolisso, Javi Martinez, Lucas Hernandez ou Benjamin Pavard. Les quatre derniers nommés sont champions du monde. Les remplaçants parisiens ont également des qualités mais aucun ne possède un palmarès et donc cette expérience de la victoire au plus haut niveau.
«Si l'on veut rivaliser à ce niveau, il faut qu'on utilise ce mercato, a martelé l’entraîneur parisien. La saison qui arrive sera très très chargée, sans trêve après l'épidémie de coronavirus. On recommence en championnat samedi prochain. Pour rivaliser, il faut construire une équipe très très forte».
La finale à peine digérée, Tuchel et son staff doivent déjà se tourner vers la saison suivante avec le championnat et la prochaine édition de la Ligue des champions : «Dans les prochains jours, on a beaucoup de choses à faire pour maintenir et même améliorer le niveau de l'équipe».
Liverpool, l'exemple à suivre
Comme modèle, le PSG peut regarder outre-Manche, du côté de Liverpool. Vaincus en finale de la Ligue des champions, lors de la saison 2017-2018, par des Madrilènes bien plus expérimentés (1-3), les Reds sont repartis pour une nouvelle campagne européenne avec le couteau entre les dents et un effectif renforcé en ne lésinant pas sur les moyens.
Sans tout chambouler, Liverpool avait conservé son entraîneur Jurgen Klopp et l’ossature de son équipe. Elle a d’abord recruté au poste pointé du doigt lors de la finale face aux Espagnols. L’Allemand Loris Karius avait coûté cher à son équipe en commettant une énorme boulette face à Karim Benzéma.
Le Brésilien Alisson Becker est donc arrivé de l’AS Roma pour la coquette somme de 65 millions d’euros. Le poste de gardien assuré, les Reds ont renforcé leur milieu de terrain avec l’intégration de Naby Keita, acheté un an plus tôt au RB Leipzig, et les signatures de l’ancien monégasque Fabinho ainsi que le virevoltant suisse Xherdan Shaqiri.
En phase de groupe, les hommes de Klopp s'étaient qualifiés de justesse en terminant derrière… le PSG. Ils avaient chipé la deuxième et dernière place qualificative du groupe C en ayant une meilleure différence particulière que Naples.
En phase éliminatoire, les Anglais avaient sorti le Bayern et Porto avant de renverser les Barcelonais -défaite 3-0 à l’aller et victoire 4-0 au retour- afin de se qualifier pour une deuxième finale de suite, cette fois face à Tottenham. Cette rencontre entre deux équipes pas forcément habituées aux finales européennes avait été remportée par Liverpool, forte de son expérience acquise lors de la précédente édition.
Un parcours et un succès forgés dans les recrutements des années précédentes, la construction d’un groupe cohérent et des joueurs prêts à faire les sacrifices demandés par l’entraîneur. Un triomphe avec les larmes et l’expérience comme socle.
Cette année, Paris a connu la tristesse. Il ne tient qu'aux dirigeants et aux joueurs parisiens de suivre la marche de Liverpool. Et, pourquoi pas, connaître le succès au bout de ce chemin.