Adversaire du PSG en demi-finale de Ligue des champions, le RB Leipzig est un très jeune club fondé en 2009 par la marque RedBull. Une équipe qui fait beaucoup parler en Allemagne et qui a gravi les échelons à vitesse grand V.
Vice-champion d'Allemagne en 2017 et troisième en 2019 et 2002, le RB Leipzig s'est rapidement imposé en Bundesliga comme un cador mais en a aussi profité pour se faire un nom en Europe. D'abord via la Ligue Europa et désormais en Ligue des champions. Mais quel est son secret ?
Tout a commencé en 2009 lorsque Dietrich Mateschitz, propriétaire de la marque Red Bull GmbH, société productrice de la boisson énergisante du même nom (déjà bien présente dans le monde du sport avec la Formule 1 notamment), a racheté la licence de l’équipe première d’un club amateur situé à 13 kilomètres de Leipzig, le SSV Markranstädt, pour 350 000 euros. Déjà détenteur du Red Bull Salzbourg (Autriche) depuis 2004 et des New York Red Bulls (Etats-Unis) depuis 2006, le milliardaire autrichien voulait à tout prix s'offrir un club en Allemagne. Il avait déjà connu un refus du FC Sachen-Leipzig (les supporters et la Fédération allemande s'étaient opposés au rachat).
Mais à la différence de ses «cousins» autrichien et américain, les initiales «RB» de Leipzig ne veulent pas dire «Red Bull». En effet, la Fédération allemande de football interdisant à un club de porter le nom d’une marque, RB veut dire «RasenBallsport», que l'on traduira littéralement par «sport de balle sur pelouse».
Une très mauvaise image
Si la naissance est donc rapidement actée (12 mai 2009), ce n'est pas forcément le début d'une histoire d'amour. En effet, les réticences sont nombreuses et le club, nouveau riche qui démarre donc des divisions régionales (la formation commence en 5e division régionale) et a l'objectif d'accéder à la Bundesliga dans 5 à 10 ans, ne se fait pas que des amis outre-Rhin. Dans toutes les divisions traversées, Leipzig a été insulté par les supporters adverses. Et forcément les excellents résultats n'ont rien arrangé. Cela va même jusqu'à toucher la sélection nationale. En septembre 2017, certains supporters de la Mannschaft ont invectivé Timo Werner, désormais à Chelsea.
Sans oublier qu'une règle importante du football allemand a été contournée par le club dont le stade se nomme la Red Bull Arena. La loi dite du «50 + 1» qui oblige les investisseurs à ne pas détenir plus de 49 % des parts du club, le reste devant appartenir à une association à but non lucratif. Mais les membres de l'association seraient, ici, tous salariés de Red Bull.
Pour ce qui est de la stratégie de recrutement, ce qui est la plus intéressante pour les fans qui suivent toujours le club, à la différence des «nouveaux riches» que sont le PSG (Qatar) et Manchester City (Emirats Arabes Unis), le RB Leipzig a lui adopté la politique de trading de joueurs pour équilibrer ses comptes, comme Monaco ou Lille en France.
Le club allemand a mis au point une politique de recrutement de jeunes joueurs talentueux à fort potentiel de plus-value à la revente (Naby Keita a été vendu 60 millions d'euros à Liverpool, Timo Werner 53 millions à Chelsea). Et s'appuie notamment sur ses fameux clubs satellites en Autriche, au Brésil (Sao Paulo) et désormais en Afrique (Ghana). Et il faut dire qu'en 11 ans, le RB Leipzig a été très performant. Après un quart de finale de Ligue Europa en 2018, perdu face à l'OM, le voilà désormais dans le dernier carré de la Ligue des champions, face au PSG.