Les compétitions, non, les spectateurs, oui ! Privés de match officiel depuis mars, les stades de football en France retrouvent du public ce week-end, une première dans les pays du «Big 5» européen. Au programme : rencontres amicales avec jauge restreinte (5.000 places) et protocole sanitaire strict.
Mis au repos forcé depuis l'interruption des compétitions en mars en raison du coronavirus, les clubs professionnels ont retrouvé les pelouses depuis quelques jours pour des matchs amicaux de préparation à la saison 2020-2021, dont le coup d'envoi sera donné fin août.
Hasard du calendrier, certaines équipes ont choisi le samedi 11 juillet pour organiser une rencontre, précisément le jour choisi par les autorités pour la réouverture des stades au public, dans la limite d'une jauge maximale de 5.000 personnes, valable pour tout rassemblement sur le sol français.
Le PSG face Havre dimanche
Les premiers à rouvrir leurs portes sont Chambly et Caen, deux équipes de Ligue 2 qui renoueront avec leurs supporters en petit comité samedi après-midi, respectivement face à Boulogne-sur-Mer (N1, 3e div., 17h00) et au Paris FC (L2, 18h00). Quelques centaines de personnes tout au plus sont attendues.
Le véritable test à grande échelle aura lieu dimanche au Havre, pensionnaire de L2 qui recevra les stars du PSG au stade Océane à 19h00. Pour la première fois depuis quatre mois parmi les cinq pays du «Big 5» (Espagne, Angleterre, Allemagne, Italie, France), une rencontre avec un club d'élite se disputera devant plusieurs milliers de spectateurs.
Une fois décomptés les équipes, les officiels, les journalistes et la sécurité, entre 4.000 et 4.500 billets ont été mis à disposition des spectateurs et se sont arrachés en quelques minutes, selon le club havrais.
Le paradoxe est total, car si la France s'est distinguée de ses voisins en arrêtant sa saison de manière anticipée quand les autres reprenaient, l'Angleterre, l'Espagne, l'Italie et l'Allemagne n'ont pour le moment pas mis fin aux mesures de huis clos.
En Espagne, le championnat doit se terminer le 19 juillet sans spectateurs et La Liga espère reprendre la saison suivante avec une affluence réduite à environ 30% de la capacité d'accueil des stades. Une réflexion similaire est entamée en Allemagne, tandis que l'Angleterre, où la saison en cours s'achèvera le 1er août, songe à tester ce dispositif dans le courant de l'été. En Italie, le sujet n'a guère avancé : le gouvernement ne souhaite pas s'avancer avant «mi-juillet» et la Serie A est bien partie pour se finir à huis clos début août.
Protocole sanitaire strict
Pour ce retour du public, conformément aux recommandations sanitaires, chaque club a défini un protocole strict.
«Le masque sera obligatoire en tribune, il y aura du gel hydroalcoolique à disposition de tout le monde un peu partout et notamment à l'entrée du stade, et il a été demandé aux joueurs de ne pas entrer en contact avec les spectateurs», détaille Marius Delaunay, le stadium manager de Chambly qui attend 300 personnes environ à Gouvieux, au centre d'entraînement du club.
Un protocole similaire sera mis en place à Venoix, sur le petit terrain d'entraînement du Stade Malherbe de Caen. Le public sera regroupé par «foyers» (groupe d'amis ou familial) de 10 personnes maximum, avec 1 à 1,50 m d'écart.
Compte tenu de la configuration du terrain, qui dispose d'une petite tribune, la préfecture a limité à 300 personnes l'accès au site. Entre 150 et 200 tickets ont été délivrés au public, gratuitement, et se sont écoulés en 20 minutes à peine.
Au Havre, le stade Océane (25.000 places) ne pourra afficher l'affluence des grands soirs... mais il accueillera tout de même quasiment autant de monde que lors du dernier match à domicile du HAC (5.948 spectateurs contre Auxerre en L2 en mars).
Le port du masque sera aussi obligatoire, à l'entrée comme pour se déplacer dans les travées, du gel hydroalcoolique sera mis à disposition, la distanciation sociale devra être respectée – à l'exception des groupes constitués – tout comme le sens de circulation imaginé pour l'occasion. Et côté sécurité, le dispositif reste habituel mais est toutefois «adapté au nombre de spectateurs réduit», a indiqué la préfecture.
Une soirée en forme de «crash-test» sanitaire pour les prochaines semaines et notamment pour les finales de Coupes, prévues le 24 et le 31 juillet au Stade de France et qui semblent condamnées à devoir se plier aussi à cette jauge de 5.000 personnes. Avant un retour plus large du public à la fin de l'été ?