C’était il y a 20 ans, l’équipe de France de football décrochait le premier doublé Coupe du monde-Euro (dans cet ordre) de l’histoire. Une performance historique avec un parcours à couper le souffle.
Après avoir décroché le titre mondial à domicile, c’est du côté de la Belgique et des Pays-Bas que les hommes de Roger Lemerre, qui a succédé à Aimé Jacquet après avoir été son adjoint pendant France 98. Pour rappel, les Tricolores avaient leur ticket pour ce championnat d’Europe des nations en terminant premiers du groupe 4 avec un petit point d’avance sur l’Ukraine.
Danemark, République tchèque, Pays-Bas : une entrée sereine
Placée dans le groupe D en compagnie des Pays-Bas, de la République Tchèque et du Danemark, l’équipe de France ne manquera pas ses débuts. Les coéquipiers de Zinédine Zidane entreront dans la compétition, le 11 juin 2000, en infligeant un 3-0 (Blanc, Henry, Wiltord) aux Danois.
Ils enchaîneront, le 16 juin 2000, avec une seconde victoire contre la République tchèque (2-1) avec des buts de Thierry Henry et Youri Djorkaeff. Un nouveau succès qui permet aux Bleus de se qualifier pour les quarts de finale de l’épreuve avant la finale de groupe contre les Pays-Bas, également qualifiés.
Dans ce dernier match, le 21 juin 2000, Roger Lemerre décidera toutefois de faire tourner son équipe avant d’attaquer la phase éliminatoire et afin de donner du temps de jeu à plusieurs joueurs. Les Hollandais s’imposeront 3-2. Les buts tricolores seront inscrits pas Christophe Dugarry et David Trezeguet. L’équipe de France terminera 2e du groupe.
Espagne : l’attaque du «Snake»
A Bruges, ce 25 juin 2000, c’est un gros morceau qui se présente face aux Bleus avec une Espagne composée de très bons joueurs (Raul, Mendieta, Helguera, Salgado, Guardiola entre autres). S’ils pensent avoir fait le plus dur en ouvrant le score par Zinédine Zidane, les Tricolores vont vite revenir sur terre avec l’égalisation sur penalty de Gaizka Mendieta six minutes plus tard.
Mais cinq minutes après, suite à une récupération de balle de Bixente Lizarazu, Patrick Vieira s’empare du ballon dans le rond central et perce le milieu espagnol jusqu’à aller fixer la défense au niveau de la surface de réparation. Le milieu de terrain d’Arsenal décale alors Youri Djorkaeff sur la droite, qui pénètre dans la surface et trompe Canizares d’une frappe en pleine lucarne. 2-1, les Bleus sont qualifiés pour les demi-finales.
Portugal : La main d’Abel Xavier
C’est au tour du Portugal de Luis Figo de se présenter face à l’équipe de France, le 28 juin 2000. Entrainés par Humberto Coelho, les Portugais réaliseront une entrée parfaite avec une ouverture du score signée Nuno Gomes.
Mais les champions du monde n’en restaient pas là. Et sous l’impulsion d’un Zinédine Zidane des grands soirs, ils allaient égaliser par Thierry Henry. Malheureusement, les hommes de Roger Lemerre devront aller en prolongations pour décrocher leur billet pour la finale de cet Euro 2000.
Et il faudra attendre une main dans la surface du pauvre Abel Xavier, très contestée pendant plusieurs minutes par les Lusitaniens, pour que Zizou ne qualifie les Bleus.
Italie : «Rasseyez-vous !»
Le 2 juillet 2000, le duel fraticide entre l’Italie et la France a donc lieu à Rotterdam. Une rencontre qui allait entrer dans l’histoire comme l’une des plus belles et indécises finales de l’histoire du football entre deux des plus belles formations.
Il faudra attendre la 56e minute pour voir l’ouverture du score des Italiens après un superbe enchaînement. Une talonnade de Totti qui surprend Zidane et Lizarazu, Pesotto centre pour Delvecchio qui trompe Barthez. De quoi prendre l’avantage et aller au bout ? C’est ce que les hommes de Dino Zoff se sont sûrement dits jusqu’à cette fameuse 90+4e minute de jeu.
Alors que l’on dispute cette dernière minute de temps additionnel et que tout le banc transalpin est debout prêt à célébrer, Barthez tire un coup franc de son camp qui est dévié par Trezeguet pour Wiltord. L’attaquant tricolore contrôle de la poitrine et frappe du pied gauche. Son ballon passe entre les jambes de Nesta et sous le ventre de Toldo. Incroyable ! Henry, fou de joie, court vers le banc italien et leur crie «Rasseyez-vous, ce n'est pas fini !»
Et effectivement, ce n’était pas fini puisqu’à la 103e minute, Pirès s’échappe sur le côté gauche et centre pour Trezeguet dont la reprise termine dans la lucarne de Toldo. But en or, c’est terminé. Les Bleus sont champions d’Europe.