Amiens et Toulouse sont loin d'être maintenus dans l'élite : la Ligue de football professionnel (LFP) s'est opposée vendredi à une Ligue 1 à 22 clubs la saison prochaine, invitant son Assemblée générale à faire de même mardi et ouvrant probablement la voie à d'énièmes recours.
Le Conseil d'administration de la LFP, réuni dans la matinée de vendredi, a voté à l'unanimité (moins deux abstentions) pour le maintien de la Ligue 1 à 20 équipes, format qui confirme la relégation des Picards et des Toulousains après la saison tronquée par le coronavirus, des relégations pourtant suspendues le 9 juin par le Conseil d'Etat.
Dans une ordonnance, ce dernier avait en effet «enjoint» la Ligue, «en lien avec les instances compétentes de la Fédération française de football (FFF), à réexaminer, d'ici au 30 juin 2020, la question du format de la Ligue 1 pour la saison 2020-2021, (...) et d'en tirer les conséquences quant au principe des relégations».
C'est ce que celle-ci a fait vendredi, respectant scrupuleusement son cheminement juridique: réunion du Bureau suivie d'une réunion du Conseil d'administration, celui-ci adoptant «une résolution proposant à l'Assemblée générale de maintenir le format de la Ligue 1 à 20 clubs pour la saison 2020-2021». Celle-ci se réunira mardi à 10h00.
C'est en effet l'Assemblée générale, réunissant tous les clubs professionnels ainsi que les familles du football (joueurs, entraîneurs,...), qui est légitime pour «procéder au changement de format des compétitions organisées par la LFP dans la limite des dispositions de la convention liant la LFP à la Fédération française (FFF)», selon les statuts de la LFP.
Amiens indigné
Amiens, qui milite vigoureusement pour son maintien en L1, a rapidement fait part de son «indignation» face à cette décision, dénonçant dans un communiqué «un match joué d'avance».
«Tant que les instances resteront sourdes à la légitimité de notre démarche, nous exercerons toutes les voies de recours nécessaires devant les juridictions compétentes afin que le futur format de la Ligue 1 soit examiné conformément à l'injonction du Conseil d'Etat», a réagi le président du club picard Bernard Joannin, membre par ailleurs du Conseil d'administration de la LFP.
La Ligue 1 à 22 clubs suscite plusieurs réticences, notamment du point de vue des droits télévisés, qu'il faudrait soit renégocier, soit répartir en deux parts supplémentaire; mais aussi en raison du calendrier, déjà surchargé et auquel il faudrait ajouter quatre journées de championnat.
Ainsi, le syndicat des joueurs (UNFP), inquiet face au rythme infernal des compétitions, a jugé mardi «primordial de rester au maximum à 20 clubs en Ligue 1». Amiens, a contrario, estime que la suppression de la Coupe de la Ligue offre les créneaux suffisants pour organiser les rencontres additionnelles.
Autre échéance: la FFF
La LFP a précisé vendredi avoir adopté sa résolution à la suite d'un «examen approfondi des enjeux d'une Ligue 1 à 20, 21 ou 22 clubs sur le calendrier», mais aussi des «conséquences sur la santé des joueurs» ainsi que «la répartition des droits audiovisuels».
Un autre rendez-vous fera office de dernier espoir pour Amiens: l'assemblée fédérale de la FFF du 26 juin. C'est elle qui doit acter la nouvelle convention LFP-FFF censée limiter le nombre d'équipes engagées dans l'élite.
Le Conseil d'Etat s'était justement basé sur ce point pour suspendre les relégations, la LFP ayant délibéré initialement sur l'ancienne convention, caduque la saison prochaine. Mais, entre-temps, la nouvelle convention LFP-FFF a été adoptée en Assemblée générale de la LFP par les clubs le 20 mai.
La LFP, déjà projetée sur la saison prochaine, a par ailleurs profité de cette journée de réunions pour dévoiler sa nouvelle identité visuelle, avec des nouveaux logos pour la Ligue 1 et la Ligue 2 et leurs partenaires-titre respectifs, Uber Eats et BKT.