Contrairement aux autres sports, la boxe doit rester à l’arrêt en France. De quoi pénaliser sportivement et surtout financièrement la majorité des boxeurs tricolores comme le souligne Souleymane Cissokho, qui lance un appel.
Avec la crise sanitaire que traverse la planète, les pratiquants du Noble art se retrouvent sur la touche et hors du ring. Lors de sa dernière intervention fin mai, Edouard Philippe, également adepte de la boxe, a indiqué que certains sports dont celui-ci devaient encore patienter.
«Ca met un petit coup au moral. C’est pour notre bien mais ça fait chier quand même, on a envie de mettre les gants, de monter sur le ring, a confié Souleymane Cissokho dans le Canal Sport Club dimanche sur Canal+. Je pense que l’on est un peu trop frileux. A partir du moment où tous les boxeurs ne sont pas positifs au Covid-19, on devrait pouvoir reprendre l’entrainement.»
"Il faut vraiment travailler sur le statut du boxeur professionnel (...) Je pense qu'il faut mettre en place ce fond de solidarité pour les boxeurs"
"En attendant la reprise" avec @Souleymane_C Cissokho— Canal Sports Club (@CanalSportsClub) June 8, 2020
Un problème pour les boxeurs professionnels qui ne peuvent pas s’entraîner dans de bonnes conditions. Contrairement à leurs homologues outre-Atlantique. «En temps normal, les Américains ont déjà de l’avance sur nous. Ils ont une salle du matin au soir, ils n’ont pas de créneau horaire. Le coach est avec eux H24… Et là, avec la crise, ils nous distancent encore plus parce qu’ils peuvent reprendre l’entraînement, ils commencent à boxer. Il y a un fossé qui nous sépare et ça va être difficile de le combler.»
Quand un boxeur ne boxe pas, il ne touche pas de salaireSouleymane Cissokho
Actuellement obligé de faire les exercices chez lui ou dehors avec son entraîneur, Ali Oubaali, frère de Nordine, champion du monde des poids coqs, le médaillé de bronze aux JO de Rio en 2016 et capitaine de la célèbre «Team Solide», qui est revenu en France dernièrement pour être avec ses proches (il s'entraîne également aux Etats-Unis) a notamment vu deux combats être annulés pendant ces trois derniers mois de crise du au Covid-19. Et qui dit pas de combat, dit pas d'argent.
Pour le champion de France des super-welters âgé de 28 ans (11 victoires en autant de combats), beaucoup de combattants se retrouvent en difficulté à force de ne plus pratiquer leur sport. Il conviendrait de créer un fond pour les aider au mieux.
«Je vis sur mes économies, a confié Souleymane Cissokho. Il y a des boxeurs qui n’ont plus d’économies, c’est vraiment très dur. Je pense qu’il faut travailler sur le statut du boxeur professionnel. Quand un boxeur ne boxe pas, il ne touche pas de salaire. Il faut mettre en place un fond solidaire pour qu’il y ait au moins quelque chose qui tombe tous les mois.»