La ligue de football professionnel, attaquée sur sa décision d'arrêter définitivement la saison de Ligue 1, a remporté une première victoire vendredi contre les clubs de Lyon, Amiens et Toulouse, désormais contraints de défendre leur cas devant le Conseil d'Etat.
Dans une procédure d'urgence (un référé), les trois formations ont contesté devant le tribunal administratif de Paris, auquel est rattachée la LFP, l'arrêt définitif de la saison 2019-2020 de L1 et les modalités du classement final choisies par les autorités du foot.
«La LFP a pris connaissance avec satisfaction du rejet des recours introduits par l'Olympique Lyonnais, l'Amiens SC et le Toulouse FC devant le juge des référés du tribunal administratif de Paris», a fait savoir la Ligue dans un communiqué.
Le juge «a logiquement retenu, par trois ordonnances rendues ce vendredi après-midi, que les décisions de portée générale prises par le Conseil d'administration de la Ligue le 30 avril dernier ne pouvaient être contestées que devant le Conseil d'État», compétent en la matière, poursuit la LFP.
La Ligue a décidé fin avril de mettre un terme définitif à la saison, se rangeant derrière l'injonction du gouvernement d’Édouard Philippe, et d'instaurer un ratio de points gagnés par matches joués pour établir un classement final.
Dès lors, le club de Lyon se range à la 7e place de Ligue 1, ce qui le prive de toute qualification en Coupe d'Europe par le biais du Championnat. Amiens (19e) et Toulouse (20e) sont relégués en Ligue 2 à l'issue de cette saison tronquée, où dix journées restaient à disputer.
Les trois clubs requérants devront désormais poursuivre leur combat judiciaire devant le Conseil d’État qui, selon la Ligue, est «compétent pour connaître des actes de nature réglementaire pris par les autorités à compétence nationale telles que la LFP».
Amiens saisit le Conseil d’État
Autrement dit, Lyon, Amiens et Toulouse ont perdu la première manche pour une question de procédure, et non sur le fond. C'est du moins ce que préférait retenir le président toulousain Olivier Sadran, joint en soirée par l'AFP.
«La LFP fait état du fait que le tribunal administratif n'est pas compétent. Je n'ai pas l'habitude de commenter les décisions de justice mais sans doute faudra-t-il alors aller devant les organes compétents», a réagi le dirigeant, actuellement en négociations exclusives avec un fond d'investissement américain pour vendre le club.
Le week-end du 8 mars, lors duquel la 28e et dernière journée de Ligue 1 a été disputée quasi-intégralement (seul Strasbourg-PSG a été reporté), le TFC végétait au dernier rang de l'élite avec seulement 13 points engrangés.
Sportivement, la situation d'Amiens semblait moins désespérée. Le club picard était avant-dernier du classement, avec seulement quatre points de retard sur le premier non relégable Nîmes.
Dans un communiqué, la formation du président Bernard Joannin a préféré relever «avec satisfaction» que le tribunal avait «placé le débat au niveau des grands principes généraux du droit et de l'opportunité de plaider sa cause devant la plus haute juridiction administrative française».
«L'Amiens SC reste plus que jamais déterminé à faire valoir ses droits et obtenir son maintien en Ligue 1 sur le terrain judiciaire au regard des circonstances injustes de sa relégation", écrit le club, annonçant avoir "décidé de saisir immédiatement le Conseil d'État».
Parmi les grands championnats européens, la France fait figure d'exception dans sa décision de clôturer définitivement la saison. Le jeu a repris en Allemagne le week-end dernier, un scénario qu'espèrent reproduire l'Angleterre, l'Espagne et l'Italie.