Le «Big Three», formé par Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic, s'organise pour venir en aide aux joueurs mis en difficulté par la paralysie du tennis mondial en raison de la pandémie de coronavirus, a expliqué le N.1 mondial Novak Djokovic samedi sur les réseaux sociaux.
Ses instances dirigeantes pourraient aussi apporter leur contribution.
«J'ai parlé à Roger (Federer) et Rafa (Nadal) il y a quelques jours, on a eu une longue conversation à propos du futur proche du tennis, de ce qui va se passer, et en particulier de comment on peut contribuer et aider les joueurs moins bien classés, qui sont les plus en difficulté», a répondu Djokovic, interrogé par le Suisse Stan Wawrinka sur la manière dont le tennis pouvait aider ces joueurs, au cours d'une discussion en direct sur Instagram samedi après-midi.
«La majorité des joueurs classés entre la 200e ou 250e place mondiale, et la 700e ou 1000e ne sont pas soutenus par leur fédération, n'ont pas de sponsors, et sont en quelque sorte livrés à eux-mêmes», poursuit le Serbe.
«A ce stade, il semble qu'il y aura entre 3 et 4,5 millions de dollars redistribués à ces joueurs», estime-t-il, en évoquant un fonds de soutien (Player Relief Fund) à venir, qui pourrait être alimenté à la fois par l'ATP, «probablement les Grand Chelem», et les joueurs.
Selon la presse spécialisée, Djokovic, en tant que président du Conseil des joueurs, et en accord avec Federer et Nadal, a proposé dans un message adressé à l'ensemble des joueurs que les membres du top 100 en simple, et ceux du top 20 en double, contribuent à ce fonds, selon leur classement (de 30.000 dollars pour le top 5 à 5000 dollars à partir de la 51e place).
A ce million de dollars environ réunis, s'ajouterait notamment un apport similaire de l'ATP.
L'ATP «travaille» sur des critères d'attribution, précise «Djoko».
«Beaucoup de points d'interrogation»
«Nous allons essayer de faire quelque chose pour aider les joueurs qui en ont le plus besoin», a seulement déclaré le président du circuit masculin, l'Italien Andrea Gaudenzi, dans une interview à la radio de l'ATP publiée vendredi.
S'il s'est dit «très touché par le fait que les grands noms expriment leur désir d'aider les joueurs moins bien classés», «la difficulté, c'est (...) que les réserves et les ressources de l'ATP ne sont pas infinies», a-t-il ajouté.
«Nous dépendons des tournois qui se jouent et nous ne savons pas quand» le circuit repartira, a complété Gaudenzi.
Djokovic a aussi envisagé qu'une partie de la dotation de «certains tournois, peut-être du Masters (qui réunit, en théorie, les huit meilleurs joueurs de la saison en novembre), puisse être transféré à ce fonds de soutien», en fonction de devenir de la saison et avec l'accord des joueurs.
«Ou si on ne joue plus de tournoi cette saison, peut-être qu'on peut collectivement reverser à ce fonds un certain pourcentage de notre prize money à l'Open d'Australie», imagine-t-il encore.
«Ces joueurs sont la base du tennis, son futur. On doit être unis, leur montrer qu'on ne les oublie pas», souligne-t-il.
Quid enfin du sort du tennis en pleine pandémie ? «Il y a beaucoup de points d'interrogation. Le désavantage par rappport à des sports organisés au niveau national, c'est qu'on doit voyager semaine après semaine d'un pays à l'autre, d'un continent à l'autre», constate le N.1 mondial.
«Peut-être qu'on doit considérer d'autres concepts, comme jouer par zones géographiques, en Europe, aux Etats-Unis, réfléchit-il. J'espère qu'on en arrivera pas là, mais si cette crise du coronavirus s'aggrave encore, je crains qu'on doive trouver des solutions, parce que les joueurs classés entre la 250e et la 700e places mondiales pensent à arrêter le tennis en ce moment.»
Le tennis mondial est à l'arrêt depuis début mars et jusqu'à mi-juillet au moins, après notamment le report de Roland-Garros à l'automne et l'annulation historique de Wimbledon.