En plein confinement pendant cette pandémie de coronavirus, Diandra Tchatchouang, joueuse de l’équipe de France de basket et capitaine de Lattes-Montpellier, en a profité pour nous raconter son quotidien, donner quelques conseils et réagir sur le report des JO et la disparition de la légende Manu Dibango.
Le report des Jeux olympiques vient d’être annoncé. Une bonne nouvelle ?
C’est tant mieux. On est soulagé quand même parce que ça paraissait un peu surnaturel. On ne savait pas où on allait, si ça allait se disputer. Maintenant, on est fixé c’est une bonne chose. Ca laisse le temps de voir venir surtout par rapport à ce virus. Et surtout aux athlètes de se préparer comme il se doit.
Vous êtes restée à Montpellier pendant ce confinement ?
Je suis restée seule avec mon chien. J’ai hésité à rentrer pour être en famille puis j’ai fait le choix de rester à Montpellier. On est amené à voyager beaucoup avec l’équipe toute la saison donc par précaution, je n’ai pas pris le risque d’aller les voir.
Comment cela se passe-t-il pour tout ce qui est entraînement ?
Tout est fermé, y compris les salles de fitness donc pour s’entretenir, on aménage la maison. Ce n’est évidemment pas comparable à ce que l’on fait habituellement surtout en termes d’infrastructures et de matériels. J’ai la chance d’avoir une grande terrasse qui est devenue provisoirement ma salle de musculation (haltères, poids avec du sable dedans). Il y a aussi mon préparateur physique qui me fait mon programme quotidien.
C'est peut-être l'occasion de penser à autre choseDiandra Tchatchouang
Vous parvenez à ne pas craquer et à rester sérieuse sur l’entraînement ?
C’est vrai que les séances de sport que je fais sont toujours les mêmes donc il y a un peu de frustration. Le fait d’être bloqué, souvent devant la télé, peut pousser à manger moins bien mais en tant que sportive de haut niveau, il faut savoir montrer l’exemple. C’est vrai qu’on sait gérer une période de repos habituellement mais là on ne sait pas combien de temps cela va durer donc il faut essayer de maintenir notre niveau.
Echangez-vous avec vos coéquipières ?
On s’appelle régulièrement. On se donne des astuces pour faire passer le temps. On est dans une situation que l’on n’a jamais vécu ça surtout notre génération. Je pense que le maître-mot reste la patience.
Quels sont vos conseils de confinement ?
C’est un travail mental car on n’est pas conditionné pour rester à la maison. Encore plus pour une période indéterminée. C’est forcément compliqué pour les personnes qui sont seules. Après, il faut essayer de s’occuper l’esprit pour oublier quelque temps cette période. Ca peut être de la lecture, de l’art, pour certains, ça peut être des séries, pour d’autres des documentaires… Souvent, on se plaint du boulot, là, c’est peut-être l’occasion de penser à autre chose. Pour travailler sur d’autres projets.
C'est ensemble qu'on y parviendra ! Prenez soin de vous, prenez soin des autres. #COVID19 pic.twitter.com/faDuwYWXia
— Tchatchouang Diandra (@DiandraTchatch) March 16, 2020
On imagine que la disparition du grand saxophoniste camerounais Manu Dibango vous a émue…
Complètement. C’est un homme qui a marqué plusieurs générations et au-delà de la musique. C’est le genre de personne qui a apporté beaucoup de positivité autour de lui. C’est vraiment triste. C’est encore une fois la preuve que malheureusement ça tombe sur tout le monde et que la maladie ne sélectionne pas en fonction des classes sociales. Même s’il avait 86 ans, il avait l’air en pleine forme. Ca peut aller très vite. Qu’il repose en paix.