Un nouveau chapitre s’ouvre. Après dix ans passés en Amérique du Sud, le Dakar sera en Arabie Saoudite pour les cinq prochaines années. David Castera, nouveau directeur, revient sur ce choix de déménager au Moyen Orient.
Lancé en 1978, le plus célèbre des rallye-raids va ouvrir un nouvel acte dans son histoire. Après l’Afrique et l’Amérique du Sud, c’est donc du côté du Moyen Orient que le Dakar posera ses valises où une «diversité des terrains» attend les pilotes.
Pourquoi avoir choisi l’Arabie Saoudite ?
En Arabie Saoudite, il y a un désert immense, quatre fois grand comme la France. Il y a donc de la matière pour concevoir un parcours exceptionnel. Les paysages y sont très variés. Il y a du désert de sable dans le sud mais pas que. Au nord, on peut croiser de la neige en hiver à plus de 2000m d’altitude par exemple. Il y a une diversité des terrains qui offre plusieurs opportunités.
L’Afrique ce n’était pas possible ?
On a essayé. Nous avons eu l’Angola en candidate. Mais le pays en lui seul ne suffisait pas. Alors que l’Arabie Saoudite peut accueillir plusieurs étapes sans problèmes et avec ses voisins, on aura encore des choix plus multiples.
Il y aura donc possibilité d’aller dans les pays voisins de l’Arabie Saoudite ?
Le contrat d’aujourd’hui est signé pour cinq ans avec l’Arabie Saoudite. Quoiqu’il arrive on passera par le Royaume. Ce sont les premiers à s’être déclarés candidats. Mais les voisins ne sont pas exclus évidemment et on travaille déjà à l’intégration des pays voisins.
Logistiquement, c’est aussi très intéressant de venir en Arabie Saoudite ?
Rien que pour le décalage horaire, ce ne peut être qu’avantageux. C’est vrai qu’en Amérique du Sud, médiatiquement parlant c’était compliqué. Désormais, il n’y aura que deux heures de décalage, pour les retransmissions ce sera bien.
D'ici 2-3 ans, on peut voir Fernando Alonso sur le podiumDavid Castera, nouveau directeur du Dakar.
Est-ce que le terrain va vous manquer ?
Ce n’est pas impossible. Ça me manquera un peu sûrement mais à un moment, il faut savoir tourner la page.
Vous êtes directeur depuis peu mais avez-vous déjà des idées pour les prochaines années ?
Cette année, on a déjà fait quelques innovations sportives, après il ne faut pas tout révolutionner d’un coup. On a déjà fait en sorte de lancer le Dakar au Moyen Orient. Il y a des pistes à explorer. Je me concentre beaucoup sur le sportif donc je discute avec les concurrents surtout, je m’intéresse à leurs envies, ce qu’ils ressentent car c’est très important. Il faut garder l’esprit de découvertes et de défis.
L’arrivée de Fernando Alonso, c’est l’autre nouveauté de ce Dakar…
On a déjà eu des pilotes de Formule 1 mais pas de champion du monde. C’est une bonne chose pour nous. Il est connu. Il a réussi à remporter les 24 Heures du Mans, il a couru aux États-Unis… il vaut toucher à tout et réussir. Et c’est une personne qui lorsqu’il se lance dans quelque chose, il ne lâche rien. D’ici 2-3 ans, on peut le voir sur le podium je pense.
C’est vous qui l’avait démarché ?
Le Dakar a encore un pouvoir d’attraction, de curiosité. Une personne comme Fernando Alonso est venue tout seule. Nous on essaie surtout de parler avec les constructeurs. C’est un rallye particulier qui accueille professionnels et amateurs. Il faut composer avec les deux. Et pour garder l’esprit sport, on discute plutôt avec les équipes.
Le Dakar est loin d'être «démodé» ?
Au contraire, pas du tout. La preuve, nous avons encore plus d’engagés que l’an dernier. Et le Dakar se porte très bien et il a un bel avenir dans ses terres saoudiennes et du Moyen Orient.