Professionnel depuis 2015, drafté par les New York Knicks en NBA en 2017, Frank Ntilikina va enfin connaître à 21 ans ses premières minutes sous le maillot de l'équipe de France A, lundi à Pau contre la Turquie en match de préparation au Mondial.
On l'a vu sur les réseaux sociaux, entonner un timide «Joyeux anniversaire» à lui-même, devant tout le monde, le jour de ses 21 ans le 28 juillet. De passage à l'Insep pour le début du rassemblement des Bleus avant de s'envoler vers Pau, Frank Ntilikina, d'un naturel réservé, a dû se plier à cette tradition réservée aux rookies de l'équipe de France.
«Ce sont des petits bizutages en dehors du terrain», glisse-t-il avec le sourire. «C'était sympa, c'était marrant. Mais sur le terrain, je ne suis plus un rookie, je suis un joueur comme les autres», se défend le grand meneur (1,98 m) réputé pour ses qualités défensives.
Le «French Prince», son surnom à New-York, n'a en effet plus du tout l'allure d'un rookie. Avec les équipes de France jeunes, il a tout gagné : double champion d'Europe (2014 avec le U16 et 2016 avec les U18).
Après deux saisons complètes avec Strasbourg marquées par deux finales perdues de Pro A (contre Villeurbanne en 2016 et Chalon-sur-Saône en 2017), il est drafté en NBA à la 8e position, le meilleur classement d'un Français dans cette bourse annuelle qui permet aux franchises NBA de recruter les meilleurs jeunes joueurs, américains et étrangers.
Après une deuxième saison difficile en NBA, ternie par une blessure à l'aine qui lui a fait manquer la deuxième moitié de la saison et des statistiques en baisse, Frank Ntilikina va connaître sa première sélection en équipe de France A lundi soir (20h45) face à la Turquie, en amical à Pau, avec le numéro 1 dans le dos.
«Ça allait arriver»
«Pour l'équipe de France, je suis là», a gentiment taclé le joueur formé par Vincent Collet, sélectionneur de l'équipe de France, en référence à toutes les vedettes américaines de la NBA qui ont refusé l'appel de leur sélection (dont Kevin Durant, James Harden, ou Kawhi Leonard par exemple).
«C'est un honneur pour moi d'être appelé en équipe de France. Je savais qu'un jour ou l'autre, ça allait arriver. C'était un de mes objectifs. Je m'y étais préparé mentalement. C'est arrivé à ce moment-là, tant mieux», a souligné Ntilikina.
Pourtant, son début de préparation a failli être tronqué. Alors que tous les joueurs français évoluant dans la ligue nord-américaine ont été libérés par leurs clubs, l'autorisation des Knicks pour que Ntilikina puisse commencer à s'entraîner n'est parvenue que dans la nuit du 28 au 29 juillet à Paris, soit deux jours après la date de reprise des Bleus.
«La lettre d'autorisation, qui est donnée une fois que les questions d'assurances sont réglées, n'était pas arrivée», a expliqué Patrick Beesley, manager du Team France Basket. «Je pense que les Knicks ont un peu traîné les pieds, voilà, je l'ai dit. La visite médicale a été faite début juillet. Les autres dossiers sont réglés. Par exemple pour Vincent (Poirier, qui vient de signer chez les Celtics, ndlr), ça a été réglé en deux semaines avec Boston. Bref, c'est réglé, on a tous les papiers, feu vert pour tout le monde.»
Présélectionné parmi 15 joueurs pour la préparation au Mondial-2019 (31 août-15 septembre), Frank Ntilikina devra encore faire ses preuves pendant les matches de préparation pour faire partie de la liste définitive de 12 ou 13 joueurs qui s'envolera vers la Chine, après le stage à Lyon (11-17 août).
Première occasion de s'illustrer, lundi à Pau.