A 22 ans, Ugo Humbert s'est offert, dimanche à Anvers, son deuxième titre en carrière. De quoi confirmer son statut de nouvelle star du tennis tricolore.
Il s'était fait un nom l'an dernier, en février à Marseille. Vainqueur d’Ernests Gulbis et de Borna Coric lors de sa semaine phocéenne, le jeune messin aurait même pu marcher sur les traces de Roger Federer, qui avait atteint sa première finale sur le circuit à l’Open 13 en 2000 à 18 ans. Mais Ugo Humbert a finalement dû s’arrêter en demi-finales. La faute à Mikhail Kukushkin.
Une croissance compliquée
S’il devra attendre avant d’atteindre une finale et s’adjuger un titre, celui qui était 331e il y a encore un an a pris rendez-vous avec l’avenir. « C’est le métier qui rentre, c’est un match qui va beaucoup m’apprendre pour la suite de ma carrière, s’est-il réjouit. C’est une expérience supplémentaire, comme j’en ai déjà eu. »
Entraîné par Cédric Raynaud depuis cinq ans, Humbert est professionnel depuis 2016. Il a très vite été repéré par la Fédération française de tennis qui le fit entrer au pôle France de Poitiers à 12 ans.
Si ses débuts sont compliqués à cause de nombreuses blessures liées à sa croissance – il ne jouera pas pendant un an et demi -, ce gaucher au revers à deux mains va vite se rattraper par la suite. Il atteindra la 18e place mondiale en janvier 2016, son meilleur classement chez les juniors. Tout s’enchaînera ensuite pour lui.
Du muscle à prendre
Il décrochera son premier titre professionnel, en septembre 2017, au Future de Bagnères-de-Bigorre où il est entré avec une wild-card. En novembre, il obtiendra sa première victoire sur un joueur du Top 100 (Thomas Fabbiano, 73e mondial) au premier tour des qualifications du Master de Paris-Bercy. L’année suivante, il s’offrira ses trois premiers titres Challenger (Ségovie, Ortisei et Andria) et se qualifiera pour le tableau principal de l’US Open, s’inclinant au 2e tour face à Stanislas Wawrinka.
Ce n'est donc pas une surprise de le voir aussi performant en ce début d'année 2019. Sébastien Grosjean, nouveau capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis, a lui aussi flairé le coup puisqu’il était présent dans les tribunes à Marseille.
S’il doit encore progresser et prendre du muscle (1,88m pour 72kg), ce fils de commerçants a tout l’avenir devant lui. Il ne se fixe d’ailleurs pas de limites comme il l’a annoncé, sans fanfaronner. A lui de poursuivre sur cette lancée. Après la déception de la génération « Mousquetaires » (Monfils, Gasquet, Tsonga voire Simon), le tennis français n’attend que ça.