Valence déloge le quadruple tenant! L'année de son centenaire, le club valencien a enfoncé un FC Barcelone en pleine déconfiture (2-1) samedi en finale de Coupe du Roi, fragilisant l'entraîneur blaugrana Ernesto Valverde qui a dû être conforté publiquement par son président.
Dans la touffeur du stade Benito-Villamarin de Séville, les Valenciens ont frappé en contre par le Français Kevin Gameiro (21e) et l'Espagnol Rodrigo Moreno (33e). Et le Barça, encore marqué par sa récente humiliation européenne, n'a pu que réduire le score par son capitaine Lionel Messi (73e), ratant le doublé Liga-Coupe et laissant Valence filer vers le huitième sacre en Coupe du Roi de son histoire, le premier depuis 2008.
«Un club comme Valence mérite davantage de bonheurs comme celui-ci. Je n'ai pas de mots, a réagi le capitaine valencien Dani Parejo. Nous avons écrit l'histoire dans une saison très significative pour nous, l'année de notre centenaire.»
Comment les Catalans se remettront-ils de cette fin de saison en queue de poisson ? Alors qu'un fabuleux triplé Liga-Coupe-Ligue des champions leur tendait les bras début mai, ils n'ont remporté que le Championnat d'Espagne et sont apparus durablement plombés par leur déroute en demi-finale de C1 à Liverpool (3-0, 0-4).
Sans ressort, ils ont abandonné samedi leur couronne de Coupe du Roi après quatre sacres d'affilée, manquant de peu leur 31e titre et un quintuplé consécutif inédit dans l'histoire de la compétition.
Le grand perdant du soir s'appelle Ernesto Valverde: l'entraîneur barcelonais n'a pas trouvé les clés pour remobiliser ses troupes contre Valence. Et il a fallu que son président Josep Maria Bartomeu prenne la parole après le match pour le confirmer dans ses fonctions. «Ernesto a un contrat pour l'an prochain. Il est l'entraîneur», a assuré le dirigeant.
Gameiro récompensé
Reste que le style de jeu de Valverde, si calculateur, se retrouve sous le feu des critiques, loin de l'audacieux jeu de passes à la barcelonaise. Et l'intersaison s'annonce chaude pour le "Txingurri" (La Fourmi, en basque), qui risque fort de déchanter tout l'été malgré un contrat récemment prolongé au moins jusqu'en 2020.
«Quand on est entraîneur, on est toujours disposé à essayer de renverser la situation», a rétorqué Valverde, se montrant désireux de continuer.
Messi a eu beau soutenir vendredi son entraîneur, il a eu beau appeler ses partenaires à «bien finir» la saison, la finale de Coupe du Roi a illustré les maux de l'équipe blaugrana, sans idées en l'absence de nombreux joueurs blessés (Suarez, Dembélé, Ter Stegen...).
Pour ne rien arranger, les Catalans ont fait preuve d'une fébrilité défensive coupable, à l'image de Clément Lenglet, appelé cette semaine pour la première fois avec l'équipe de France.
Sur l'ouverture du score, les deux défenseurs centraux barcelonais ont naïvement laissé seul Kevin Gameiro, qui a effacé Jordi Alba d'un crochet et marqué sous la barre (21e).
Vieux démons
Ce premier but a bien reflété le scénario du match, entre un Barça dominateur stérile et un Valence efficace en contre. Et les Valenciens ont enfoncé le clou à la demi-heure de jeu, Carlos Soler débordant sur la droite avant de centrer fort pour Rodrigo (33e).
Evidemment, le Barça s'est retrouvé confronté à ses vieux démons et Messi, trop isolé, n'a pu que rarement s'extraire de la nasse.
A la pause, Valverde a essayé de faire bouger les lignes : Arturo Vidal et Malcom sont entrés et aussitôt, le Barça a été plus menaçant. Messi a fait courir un frisson lorsque son petit extérieur du pied a heurté l'intérieur du poteau (56e).
Puis l'Argentin a ramené un temps l'espoir en expédiant au fond un ballon repoussé par le gardien après une tête de Lenglet (73e), mais cela n'a pas suffi.
Valence a pu exulter : qualifié pour la prochaine Ligue des champions, vainqueur de la Coupe du Roi, le club «che» a vécu un mois de mai euphorique. Tout l'inverse du Barça, renvoyé à ses doutes et ses déchirements.