Ancienne internationale tricolore (65 sélections), Laure Boulleau, consultante Canal+, qui diffusera l’intégralité des 52 matchs de la Coupe du monde féminine de football en France (7 juin-7 juillet), voit les Bleues monter sur le toit du monde.
Est-ce enfin la bonne année pour ces Bleues ?
Je pense. Pour plusieurs raisons. Déjà, elles sont meilleures que par le passé. J’ai regardé beaucoup de matchs cette saison et je suis convaincue qu’elles ont franchi un palier, notamment sur le plan mental, qui a souvent fait défaut par le passé. Au niveau football, il n’y a pas grand-chose à dire. On a quasiment les meilleures joueuses à chaque poste. Elles ont battu les Etats-Unis, le Japon, le Brésil…Et puis, elles vont évoluer à domicile. Cela va être une force pour elles. Pour moi, les Bleues seront championnes du monde. Je n’ai pas peur de le dire.
Quelle est la force cette équipe ?
Le groupe est homogène, mais, en même temps, il y a des profils très différents contrairement à d’autres nations. Il y a des joueuses très créatives, des grandes, des moins grandes, des rapides, des très endurantes… Grâce à ce mix de qualités athlétiques, les Bleues peuvent surprendre n’importe quelle nation. Cette équipe est également composée d’anciennes, comme Gaëtane Thiney, Eugénie Le Sommer, Wendie Renard ou encore Amandine Henry, et de jeunes joueuses très prometteuses, comme Kadidiatou Diany, qui a réalisé une saison extraordinaire, et Delphine Cascarino, qui a un profil très intéressant. Ce mélange est très judicieux et peut faire la différence.
Comprenez-vous l’absence de Marie-Antoinette Katoto ?
Difficilement. C’est une joueuse que je connais très bien et qui travaille beaucoup avec un super état d’esprit. Je suis triste pour elle, car elle méritait d’être sélectionnée. Elle a terminé meilleure buteuse du championnat. Mais, en même temps, je suis très heureuse pour les filles présentes dans cette liste.
Comment a-t-elle réagi ?
Lors du dernier match de championnat, elle a eu une très bonne attitude. Avec beaucoup de dignité et du sourire malgré tout. Moi, comme le PSG, seront présents pour la soutenir. Car c’est un traumatisme qui est parfois impossible à évacuer.
«Corinne diacre a su construire un groupe très solide»
Qu’est-ce que Corinne Diacre a apporté à cette équipe ?
Auparavant, on s’appuyait beaucoup sur 12 ou 13 joueuses seulement. Depuis son arrivée, elle a fait beaucoup tourner et effectué de nombreux d’essais, qui ont permis à certaines joueuses d’acquérir de l’expérience. Petit à petit, elle a su construire un groupe très solide. Et les résultats parlent d’eux-mêmes. Depuis un an, mis à part le match contre l’Allemagne, elle n’a obtenu que des victoires.
Quelles seront les nations les plus dangereuses pour les Bleues ?
Je ne vais pas être très originale, mais il faut toujours se méfier d’adversaires comme les États-Unis et l’Allemagne. Mais il ne faut pas oublier l’Angleterre. C’est une équipe qui a énormément progressé depuis sa 3e place lors de la dernière Coupe du monde au Canada. Les joueuses anglaises ont beaucoup de qualité.
Avez-vous eu la tentation de poursuivre votre carrière pour espérer disputer cette Coupe du monde ?
J’ai senti que j’étais fatigué mentalement et c’était devenu compliqué de lutter contre les problèmes physiques. J’aurais pu encore jouer à haut-niveau avec le PSG, mais j’avais peu de chances de retrouver un niveau pour pourvoir prétendre à revenir en équipe de France. Le plaisir était également parti.
Avez-vous encore des contacts avec des joueuses de l’équipe ?
Je suis en lien avec toutes les joueuses françaises qui évoluent au PSG. Mais aussi avec Gaëtane Thiney, que je connais depuis plus de 15 ans, Wendie Renard, Eugénie Le Sommer... Ce sont des joueuses que j’aime beaucoup. C’est un vrai plaisir de les recroiser à chaque fois et c’est pour cela que j’ai envie de voir ces filles être championnes du monde. Elles le méritent.
Cette Coupe du monde est également une chance pour permettre l’essor du football féminin en France…
Un bon résultat des Bleues permettrait de décupler encore un peu plus le football féminin en France. Si elles parviennent à décrocher le titre, sans leur mettre la pression, ce serait forcément exceptionnel pour notre sport. Mais il ne faut pas non plus qu’elles se disent qu’elles ont l’avenir du football féminin sur leurs épaules.
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