Le Mondial est lancé pour les Bleues: la sélectionneure Corinne Diacre a dévoilé jeudi soir sa liste des 23 joueuses pour le tournoi en France (7 juin - 7 juillet), avec toutes ses cadres, mais sans la pépite de l'attaque du PSG Marie-Antoinette Katoto, non retenue.
Corinne Diacre a égrené sur TF1 les noms des heureuses élues, juste après le journal de 20H. Ce cérémonial à une heure de grande écoute, habituel chez les Bleus de Deschamps, est une première pour l'équipe de France féminine, et met en pleine lumière la compétition qui débute dans un tout petit peu plus d'un mois, avec France-Corée du Sud au Parc des Princes.
Sans surprise, les joueuses phares sont de la partie: les Lyonnaises Wendie Renard en défense, la capitaine Amandine Henry au milieu de terrain et l'attaquante Eugénie Le Sommer, 74 buts en 159 sélections.
La prometteuse attaquante du PSG Marie-Antoinette Katoto, 20 ans, n'a en revanche pas été sélectionnée, en dépit de ses 22 buts en club qui en font la meilleure buteuse du championnat de France.
Malgré son indéniable potentiel, la Parisienne paie son inconstance et des performances décevantes dans les grands rendez-vous, notamment en Ligue des champions ou en sélection de jeunes, lors du Mondial U20 qu'elle avait raté dans les grandes largeurs l'été dernier.
Déjà recadrée par Diacre
En Bleue, elle ne compte que quatre petites capes et sa seule titularisation, en février contre l'Allemagne, coïncide avec l'unique défaite des Françaises ces douze derniers mois.
Son récent quadruplé contre Bordeaux (6-2) n'aura donc pas suffi à changer la donne. Elle doit passer son tour pour ce Mondial, au profit de la Guingampaise Emelyne Laurent, malgré ses deux petits buts en championnat.
Logique au vu des déclarations et du fonctionnement plutôt strict de Corinne Diacre, l'absence de Katoto représente malgré tout une surprise, d'autant que plusieurs joueuses, surtout ses coéquipières du PSG, lui avaient apporté leur soutien.
Pour le reste, la liste était attendue - de la Lyonnaise Sarah Bouhaddi dans les cages à la Parisienne Kadidiatou Diani devant - car la sélectionneure a patiemment construit son groupe au fil de rencontres souvent abouties ces derniers mois.
Sur le côté gauche de la défense, la latérale de Lyon Amel Majri, qui avait manqué le dernier Euro en raison d'une blessure, n'a cessé de progresser et fait partie des joueuses à suivre de la Coupe du monde. Devant, autour de l'incontournable Eugénie Le Sommer, sa coéquipière de l'OL Delphine Cascarino a fait des étincelles et représentera un atout supplémentaire pour les Bleues.
Objectif finale
Au total, avec sept représentantes, l'Olympique lyonnais domine cette liste, tout comme il survole le football féminin français et européen ces dernières années, avec trois succès de rang en Ligue des champions et une nouvelle finale au programme le 18 mai contre le FC Barcelone.
Pour ce Mondial à domicile, l'équipe de France féminine, qui n'a jamais remporté le moindre titre d'envergure, espère enfin briser ce plafond de verre.
Dans un entretien accordé à l'AFP, le président de la Fédération Noël Le Graët a fixé un objectif ambitieux: atteindre la finale, à Lyon le 7 juillet, pour profiter de cette «chance unique» que représente une Coupe du monde en France.
Il faudra d'abord passer la phase de pouleS, où les Françaises affronteront les Sud-Coréennes, les Norvégiennes puis le Nigeria. Puis après les 8es, réussir à franchir un éventuel choc en quarts de finale contre les Etats-Unis, championnes du monde en titre.
Avant la compétition, les Bleues ont encore deux matches de préparation au programme contre la Thaïlande, le 25 mai à Orléans, et la Chine, le 31 mai à Créteil.
Ce Mondial doit aussi servir d'accélérateur pour la pratique du football féminin en France, avec l'objectif d'atteindre les 200.000 licenciées dans le pays, contre quelque 2 millions de licenciés chez les garçons.