La première saison de LeBron James aux Lakers de Los Angeles tourne au cauchemar. En plus de manquer les playoffs pour la première fois en treize saisons, son attitude sur le terrain est de plus en plus critiquée par la presse et les anciens joueurs.
Lors de la défaite des Lakers face aux Knicks, dimanche dernier, c’est Walt Frazier, ancienne gloire de l’équipe New York désormais commentateur de la chaîne MSG, qui s’en est pris à LeBron James concernant son attitude au moment où l’ailier se plaçait en bout de banc, loin de ses coéquipiers, pendant un temps mort. «Quand vous êtes le visage de la NBA, vous devriez montrer que vous faîtes partie de l’équipe. (…) Peu importe ce qui se passe dans le vestiaire. Mais vous devriez démontrer un sens du collectif en public», a-t-il commenté pendant la rencontre. Une remarque acerbe qui a été commentée par de nombreuses émissions spécialisées, comme GET UP, sur ESPN.
Si de nombreuses personnes ont pris la défense de «King James» suite à cela – notamment ses anciens coéquipiers comme Damon Jones – il est important de souligner que ce n’est pas la première fois cette saison que l’ailier se retrouve sous le feu des critiques par rapport à son manque de «leadership» sur le terrain. Son désintérêt total en défense est l’un des points les plus souvent pointés du doigt par les analystes, comme dans l’émission NBA Countdown le 1er mars dernier, où Chauncey Billups n’a pas épargné le joueur pour son manque d’effort évident (voir à 0:54), tout comme celui de l’équipe en général.
Les clips sur son manque d’engagement défensif pullulent sur Twitter. Comme ce magnifique moment face aux Kings où LeBron James se prend pour un gardien de handball (voir 2e tweet).
This one is easily my favorite LMAOOOO
pic.twitter.com/1JxS9tc8tw— gianni (@theepicbronie) 26 février 2019
Ou cette fois où Kyle Kuzma est obligé de le pousser dans le dos pour qu’il aille contester le tir d’un joueur laissé complètement seul à trois points.
Kuzma "helping" LeBron on defense due to some confusion pic.twitter.com/JVTE1cTdsh
— CJ Fogler (@cjzero) 5 mars 2019
Ou encore cette défense en carton-pâte face aux Bucks où il erre au milieu de la raquette pour finalement laisser Eric Bledsoe prendre un tir totalement ouvert.
LeBron is back to playing his same ol’ defense. pic.twitter.com/iuoGmC4YQC
— Drew Wise (@VOODOOdatDREWdo) 2 mars 2019
Sur la chaîne américaine TNT, Shaquille O’Neal a réalisé une version de son célèbre «Shaqtin’ A Fool» quasiment entièrement axée sur les bourdes de James qui, quand on connaît son immense talent, semblent presque irréelles tant elles sont grossières. Et illustrent un «je-m’en-foutisme» absolument inacceptable pour un joueur de son envergure.
De nombreuses rumeurs insistent également sur le fait que LeBron James souhaiterait voir les Lakers se débarrasser du coach actuel, Luke Walton, à l’intersaison (ce qui devrait arriver). Fin février, une vidéo de LeBron James ignorant totalement les consignes du coach sur le banc, se tenant à plusieurs mètres de ses coéquipiers en attendant de retourner sur le terrain, n’est qu’un exemple des nombreux dysfonctionnements entre le joueur et son entraîneur (voir à 0:23).
La relation entre LeBron James et ses coéquipiers ne serait, elle non plus, pas au beau fixe. La raison est simple : avant la date limite des transferts, LeBron James aurait fait pression sur la direction des Lakers pour recruter Anthony Davis – dont l’agent est Rich Paul, un ami personnel de James – quitte à mettre dans la balance la quasi-totalité des jeunes talents qui composent l’effectif. Ce qui aurait eu pour effet de sérieusement affecter la confiance entre les joueurs et celui qui est censé leur montrer l’exemple et les guider sur le terrain.
Ce genre d’attitude n’est clairement pas à la hauteur de ses ambitions, à savoir devenir le meilleur joueur de l’histoire de la NBA. Fin décembre, LeBron James proclamait dans une émission diffusée sur ESPN que le titre remporté par Cleveland en 2016 l’avait définitivement propulsé au sommet de la pyramide. Une affirmation qui n’a pas été bien perçu par des anciennes gloires des parquets (lire l’excellent article de parlons-basket.com sur le sujet), tous expliquant que ce n’était certainement pas à lui de décider de sa place au panthéon de la NBA.
Un joueur réputé difficile
A 34 ans, l’ailier ne pouvait pas ignorer qu’en rejoignant les Lakers et ses jeunes talents – et en évoluant dans une conférence Ouest autrement plus compétitive qu’à l’Est quand il jouait aux Cavaliers – il allait devoir faire preuve de patience face à leur inexpérience et les problèmes évidents que cela allait poser en termes de compétitivité. Son attitude délétère sur le terrain, surtout en défense et vis-à-vis de son coach, et sa volonté de peser sur le recrutement de l’équipe en dépit des conséquences sur le mental de ses coéquipiers, ont de quoi décevoir les fans de LeBron James. Et surtout des Lakers. A titre de comparaison, rappelons que Michael Jordan, à 34 ans, s’envolait vers un 5e titre en carrière et était nommé pour la 8e fois dans le meilleur cinq défensif de la NBA (où il apparaîtra une neuvième fois la saison suivante, sa dernière avec les Bulls qu’il conclura par un sixième titre et ce tir légendaire inscrit après une interception décisive dans les mains de Karl Malone dans les ultimes secondes).
Pour la première fois depuis 2006, LeBron James va avoir l’opportunité de se reposer et de recharger les batteries à l’intersaison. Le recrutement d’une ou deux stars pour l’épauler la saison prochaine sera la priorité de la franchise cet été. Mais si «King James» ne change pas d’attitude la saison prochaine, et continue de défendre de cette manière, cela ne changera rien aux problèmes des Lakers. On peut également se demander à quel point les autres stars de la NBA seront influencées par son comportement cette saison, et pourraient faire le choix de ne pas s’associer avec un coéquipier réputé pour être difficile (demandez donc à Chris Bosh, Kevin Love, ou Kyrie Irving). Et qui s’approche de plus en plus vers le crépuscule d’une carrière légendaire.