Avant de disputer le prix d'Amérique avec Bold Eagle, Franck Nivard a pris le temps de répondre aux questions de CNEWS malgré un agenda surcharché. Il offre notamment un éclairage intéressant sur les chances de son crack lors du championnat du monde des trotteurs le 27 janvier sur la piste de «Vincennes hippodrome de Paris».
Bélina Josselyn vous a-t-elle fait forte impression lors du Prix de Belgique ?
Oui, la jument a été plaisante. A mon avis, elle a l’une des premières chances de la course. Elle sera à surveiller comme Readly Express, Propulsion et d’autres tel Davidson du Pont.
Quelle sera la principale difficulté de Bold Eagle ?
Le parcours. Le cheval a vieilli et ne peut plus se permettre de faire course en tête du début à la fin. Je suis donc obligé de subir en trouvant un dos rapide puis faire la différence dans la ligne droite. L’idéal serait d’être derrière Readly Express. Avec une bonne course, je pense que Bold Eagle sera au moins dans les trois premiers.
Etant vous-même entraineur, êtes-vous tenté de donner des conseils à Sébastien Guarato au sujet de Bold Eagle ?
Non ! Je ne se suis que le driver, il connaît son métier.
Est-ce que vous allez voir Bold Eagle d’ici au Prix d’Amérique ?
Ce n’est pas prévu.
Bold Eagle sera déferré des 4 pieds pour la première fois au Prix d’Amérique. Est-ce une prise de risque ?
Pas vraiment puisque lors de son avant dernière-course, nous avions déjà testé cette configuration et cela s’était bien passé. Il aura des cloches au-dessus des sabots pour avoir du poids et assurer ainsi ses allures.
Quel regard portez-vous sur la baisse des allocations annoncées pour les plus grandes courses de trot ?
C’est très inquiétant. Il faut enrayer la chute des paris hippiques et réagir au plus vite avant de connaître une situation identique de celle vécue en Italie par exemple.
Vous avez participé à plus de 22.000 courses pour plus de 3.000 victoires, les meilleurs entraîneurs vous font confiance… quel est votre secret ?
Je n’en ai pas ! Les bons chevaux font les bons drivers. Il faut savoir néanmoins driver à la fois aux ordres des entraîneurs, mais aussi à l’instinct. Il y a toujours une part d’improvisation dans les courses.
Vous souvenez-vous de votre première victoire à un Prix d’Amérique ?
C’était en 2009 avec Meaulnes du Corta. Avant la course, vu son état de forme, je savais que c’était un penalty (favori). J’ai été devant facilement. Le cheval était bien supérieur aux autres ce jour-là.
Vous avez gagné le Prix d’Amérique avec Ready Cash et Bold Eagle, l’un de ses produits. Ces deux champions ont-ils des points communs ?
Ce sont des trotteurs un peu tendus, notamment au départ. Ils sont au top lorsqu’on les préserve en les plaçant dans le dos d'autres chevaux. Par ailleurs, tous les deux ont beaucoup de classe et énormément de vitesse.
Vous verra-t-on un jour AUX COMMANDES D'un produit de Bold Eagle ?
Je l’espère mais il n’y a rien de certain. Je m’estime d’abord heureux d’avoir eu la chance de le driver lui et son père.
Jusqu’à quand pensez-vous driver ?
Cela dépendra en partie de l’évolution de la crise qui secoue le monde des paris hippiques...