Daniel Negreanu est l’une des figures les plus emblématiques du monde du poker. Et ce n’est pas son élimination dès le premier jour au PSPC, remporté par l’Espagnol Ramon Colillas à l’Atlantis Resort & Casino de Nassau (Bahamas) qui a écorné sa légende, ni entamé sa bonne humeur. D'autant que s'il est toujours autant passionné, le joueur canadien a désormais d'autres priorités.
Votre parcours au PSPC s’est malheureusement achevé très tôt…
Trop tôt même. Mais c’est de ma faute. J’ai été déçu par mon jeu. Et je ne me suis pas assez méfié d’un joueur. Si j’avais fait davantage attention à lui, j’aurais pris des décisions différentes. Quand on joue contre un joueur qu’on ne connait pas, il est très important de rester concentré. Je ne l’ai pas suffisamment été.
Cette élimination ne vous empêche pas d’avoir le plus beau palmarès du poker mondial. Mais vous considérez-vous comme le meilleur de l’histoire ?
Non. Pour moi, c’est Phil Ivey. Mais je suis le joueur le plus régulier. Je continue à avoir des résultats année après année. Mais Phil est un véritable tueur. Il est obnubilé par le poker.
Plus que vous ?
Avant, chaque année, je me fixais des objectifs à atteindre. Aujourd’hui, je suis très satisfait de ma carrière. J’aime toujours autant le jeu et je continuerai à jouer tant que mon cerveau fonctionnera. Mais je n’ai plus les mêmes priorités, même si je serais très content de remporter les tournois les plus prestigieux et des bracelets. Je me concentre davantage sur ma vie privée, et notamment mon futur mariage.
«à mes débuts, j'ai été ruiné plusieurs fois»
Tout n’a pas simple avant de connaitre la consécration…
Les débuts ont été très compliqués. J’ai été ruiné plusieurs fois. Je suis allé une première fois à Las Vegas en me disant que j’étais le meilleur. Mais j’ai perdu tout mon argent et je suis retourné à Toronto, d’où je suis originaire, pour me reconstituer un petit pactole. Et le scenario s’est reproduit une deuxième fois. Je me suis posé beaucoup de questions et j’ai failli tout abandonner quand j’avais 22 ans. Mais j’ai compris que pour être meilleur, il fallait que je travaille encore plus dur. Et j’ai bien fait.
Vous n’êtes pas seulement l’un des meilleurs joueurs, vous êtes aussi une personnalité détonante, toujours en train de faire le show…
J’ai conscience d’avoir cette image et j’en suis très heureux. Elle me reflète bien car je suis comme ça dans la vie tous les jours. J'aime m'amuser et rigoler. Le poker a besoin de personnalités comme moi. Si personne ne parle, c’est ennuyeux. Je suis comme ça dans la vie donc il n’y a pas de raison que je sois différent autour d’une table. Si on ne s’amuse pas dans son travail autant en changer. Surtout en y passant autant de temps, même si on gagne de l’argent.
En parlant d’argent, vous n’êtes plus celui qui a engrangé le plus de gains en carrière. Est-ce quelque chose à laquelle vous faites attention ?
Avant j’y faisais très attention. Mais cela commençait à me rendre fou. Maintenant, j’y prête moins attention. Surtout que cela ne veut plus forcément dire grand-chose. Car il y a de plus en plus de tournois richement dotés, mais avec peu de joueurs. Et je préfère gagner un tournoi avec un prize-money moins important, mais avec plus de joueurs. Un joueur peut également gagner d’un coup une très grosse somme, mais il ne sera pas forcément gagnant s’il a dépensé plus d’argent pour participer aux gros tournois.
Quel conseil donneriez-vous à une personne qui hésite à se lancer ?
Le plus important est d’y aller étape par étape et de commencer par des petits tournois. Il ne faut pas commencer directement avec les gros tournois. C’est une très mauvaise idée et cela peut dégouter du poker.
Ramon Colillas remporte le #PSPC
Vainqueur d'un #PlatinumPass il encaisse 5 100 000$
Julien Martini Runner Up pour 2 974 000$ pic.twitter.com/X6vkyFi79x— PokerStarsFR (@PokerStarsFR) 11 janvier 2019