Si on met de côté le cas de l’AS Monaco, les deux clubs français encore en compétition en Ligue des champions ont joué leur match le plus compliqué de la phase retour contre le leader et le dauphin de la Premier League. Et à l’arrivée, le bilan est très bon.
Car Lyon a fait match nul, alors qu’il aurait largement mérité de l’emporter, contre Manchester City (2-2), et le PSG s’est relancé dans son groupe en battant Liverpool (2-1). Il n’y a pas beaucoup de points communs entre le style de jeu des Citizens et des Reds, il n’y a donc pas eu beaucoup de points communs entre le jeu pratiqué par l’OL et celui du PSG dans ces deux rencontres. Mais si on doit trouver des similitudes, c’est au niveau du jeu collectif, de l’abnégation, de l’agressivité et la rage de vaincre. Vu le match aller à l’Etihad Stadium, on savait que les Lyonnais en étaient capables. Malheureusement, on ne comprendra jamais pourquoi ce genre de prestation de la part des Lyonnais est aussi rare en Ligue 1. Pour le club de la capitale, on pouvait douter de la capacité de ses stars, qui se promènent littéralement en championnat, à hausser leur niveau de jeu face à un adversaire de leur standing, que ce soit sportif et financier. Car il n’y a que 50 millions d’euros d’écart entre le budget de Liverpool et celui du PSG.
Le seul reproche qu’on peut faire à Lyon sur ce match, comme souvent depuis le début de la saison, c’est le manque d’efficacité à la fois défensivement, avec deux buts encaissés sur coup de pied arrêtés, et offensivement, avec trop d’occasions manquées. Les hommes de Bruno Genesio devaient mener par deux buts d’écart minimum à la pause au regard des opportunités de Memphis Depay et Maxwel Cornet qui, heureusement, s’est largement rattrapé avec son doublé en seconde période.
On peut remarquer une autre similitude entre les deux clubs, c’est le fait d’avoir joué sans sentinelle. Genesio a volontairement décidé de se priver de Lucas Tousart, et cette décision a responsabilisé le duo composé de Tanguy Ndombele et Houssem Aouar, qui a été très bon et relancé vite vers l’avant à la récupération du ballon. De leur côté, les Parisiens ne risquaient pas de jouer avec une sentinelle, car ils n’en ont pas, et ils ont évolué de façon assez étrange au milieu, avec uniquement Marco Verratti comme vrai milieu de terrain. Marquinhos a, lui, occupé une position originale de stoppeur en phase défensive et de deuxième sentinelle quand le PSG avait le ballon.
Attention à ne pas tout gâcher
Ce rôle inventé par Thomas Tuchel, qui décidément ne se trompe pas beaucoup sur le plan tactique, a permis à son équipe de tenir le choc et de museler Liverpool. Car hormis le penalty, concédé par l’excès d’enthousiasme défensif d’Angel Di Maria, les Reds n’ont eu aucune occasion. Et si on a vu un très grand Cornet, un grand Aouar, un grand Ndombele, un grand Ferland Mendy à Lyon, on a eu un formidable Thiago Silva avec Paris et un exceptionnel Neymar. Quelle combativité, quel travail défensif, quelle volonté, que de dribbles de la part du Brésilien !
Ces deux matchs ont le mérite de redorer le blason des clubs français en Coupe d’Europe et en Ligue des champions, même si ça n’exclut pas le fait que le PSG n’a gagné que deux matchs sur cinq et Lyon un seul. Maintenant, il s’agirait de ne pas tout gâcher pour les deux clubs, qui sont en bonne position pour se hisser en huitièmes de finale. Lyon ira jouer sa qualification face au Shakhtar Donetsk et Paris jouera son destin à Belgrade. L’Etoile Rouge n’a, certes, pas perdu dans son stade depuis un an et demi, et le voyage en Ukraine promet d’être compliqué. Mais si les Parisiens et les Lyonnais affichent la même volonté, il y a de grandes chances de les revoir en février prochain.