Roger Federer était tout près de l'exploit. Mais Novak Djokovic, inarrêtable depuis cet été, n'a jamais voulu rompre et s'est finalement imposé samedi 7-6, 5-7, 7-6 à l'issue d'un duel de titans au Masters 1000 de Paris, pour s'offrir une quatrième finale de suite.
Il y a beaucoup à dire après ce match. Mais les deux enseignements principaux sont clairs : le «Maître», 37 ans et souvent enterré, est encore bien là, et Djokovic possède bien ce petit «plus» en ce moment capable de faire la différence.
«Nous avons eu des matches épiques avec Roger depuis notre rivalité, mais clairement, c'est l'un des meilleurs je pense, en terme de niveau de jeu», a reconnu le Serbe après la rencontre.
Si le Suisse devra encore un peu patienter pour soulever son 100e trophée après avoir conquis à Bâle la semaine dernière son 99e titre, il ne devrait pas non plus tarder s'il parvient à rééditer ce genre de match et à proposer le même niveau de jeu.
Son match face au futur N.1 mondial ? Un bijou, à peine gâché par une toute fin de rencontre où le Suisse, peut-être un peu éreinté après 3 heures de jeu, s'est rapidement fait distancer (6-1) dans le tie-break. Un retard impossible à combler.
Djokovic irrésistible
En dehors de ces dernières minutes, le Suisse, qui n'a pas été breaké une seule fois de la rencontre, n'a pas grand chose à se reprocher. Il a tout fait pour tenter de stopper l'inarrêtable Djokovic, décidément irrésistible depuis cet été, et qui vient de signer sa 22e victoire de suite sur le circuit (il n'a plus perdu depuis sa défaite début août à Toronto en 8e de finale face à Tsitsipas).
Le Serbe a pourtant eu chaud, et ce dès le premier set. Federer s'est, en effet, offert une balle de set au tie-break de la première manche, gâchée par une faute en revers. Le Serbe n'a lui pas laissé passé l'occasion en remportant le premier set dès sa première opportunité.
Vu la trajectoire des deux joueurs ces derniers mois, parfois presqu'inquiétante pour Federer, totalement lunaire pour Djokovic, le deuxième set ne semblait pas forcément parti pour durer.
Mais il faut croire que les déclarations de Federer, assurant qu'il ne venait pas à Paris pour gagner, n'étaient pas empreintes d'une grande sincérité. Car, le Suisse a tenu la cadence -élevée- du Serbe, et même mieux que ça. A 6-5, un jeu de retour idéal lui permet de surprendre 'Nole', contraint à un troisième set.
Regrets
Jusqu'au dernier tie-break, Federer a tenu le rythme. Et Djokovic, parfois irrité par quelques coups magiques et un peu chanceux de Federer, ne s'est jamais désuni. Un match qui a en tout cas tenu en haleine le public parisien du Masters 1000, qui n'a pas caché un certain penchant pour le Suisse.
«Bien sûr, j'ai quelques regrets. Vous en avez toujours quand vous perdez un match si serré, a reconnu Federer. Mais au final, c'était un bon tournoi. Ca valait définitivement le coup de venir à Paris. L'accueil a été génial, j'ai joué du bon tennis.»
Quelles conséquences pourraient avoir ce match pour le Masters de Londres qui débute dans une semaine (11-18 novembre)? Federer était venu à Paris pour trouver du rythme, il l'a assurément trouvé et repart en plus avec un bonus de confiance.
Quant à Djokovic, qui va disputer dimanche sa quatrième finale de suite après l'US Open, Cincinnati et Shanghaï, sa dynamique est telle qu'il va se présenter à Londres dans la peau d'un archi-favori. Pour avoir en plus le label d'un tenant du titre au Masters 1000 de Paris, il devra battre en finale dimanche la jeune sensation russe Karen Khachanov.
Impressionnant de puissance et de maîtrise face à Dominic Thiem en demi-finale (6-4, 6-1), le Russe, 18e mondial, qui jouera sa première finale de Masters 1000, et déjà assuré de grimper au 12e rang dès lundi, évolue ici sans grande pression. Un contexte qui pourrait l'aider à jouer relâché et à profiter peut-être d'un coup de fatigue de Djkokovic.