L’effervescence monte à Saint-Malo avant le départ, ce dimanche 4 novembre, de la 11e édition de la Route du Rhum. Pour sa 4e participation, Gilles Lamiré aura deux objectifs à bord de La French Tech Rennes-Saint-Malo : décrocher la victoire dans la catégorie des Multi50 et réaliser le rêve d’enfants de l’association «Mille et Un Sourires» dans une course en solitaire mais avant tout solidaire.
Comment s’est déroulé la préparation de cette Route du Rhum ?
Elle a démarré très tôt car dès la fin de la Transat Jacques Vabre, on a préféré continuer naviguer aux Antilles plutôt que de ramener le bateau en cargo en Bretagne. On a ensuite fait toutes les régates dans les Caraïbes avant de retraverser l’Atlantique dans l’autre sens. On ne sait jamais vraiment arrêter de naviguer si ce n’est pour préparer le bateau en juillet et août.
Que représente cette course pour vous ?
J’ai démarré avec la Route du Rhum en 2006 et depuis je n’ai jamais arrêté. Étant de la région de Saint-Malo, c’est cette course qui m’a donné envie de naviguer. On attend cette course tous les quatre ans toujours avec impatience, même si je prends le départ d’une grande course tous les ans. Je connais le format, je sais exactement ce qu’il va se passer donc je suis très bien préparé.
Tout comme votre bateau…
C’est un bateau que je connais sur le bout des doigts. J’ai déjà fait plusieurs transats et navigué en solitaire avec. C’est un bateau qui est bien fait pour le solitaire. On a réglé tous les points faibles qu’on avait détecté. On a un outil pour faire quelque chose de bien sur cette Route du Rhum.
Justement, quel est votre objectif après avoir terminé sur le podium il y a quatre ans ?
Le premier objectif est d’arriver à Pointe-à-Pitre. Et si on est à l’arrivée, on a des chances de bien figurer. Mais on veut être au moins sur le podium et pourquoi pas accéder au Graal. Mais ça va être dur car le niveau est élevé.
Surtout que votre bateau n’est pas équipé de foils contrairement à vos concurrents…
La Route du Rhum est une course solitaire et je pense que ça annihile un peu les différences techniques des bateaux. Il y a d’autres paramètres qui entrent en compte et c’est davantage l’homme qui prend le dessus sur la machine. C’est moins gênant. Et mon bateau peut être mené à haute vitesse en prenant moins de risques que les autres. Ce n’est pas quelque chose qui me perturbe. Je ne me sens pas désavantagé.
«Il y aura une dizaine de rêves qui sera réalisée»
Vous êtes-vous fixé un temps ?
Le temps indiqué par les organisateurs me parait très optimiste en évoquant neuf jours. J’ai un peu de mal à y croire. Je pense que ce sera autour de 11 jours, à plus ou moins une journée. Cette année, on a effectué la transat dans l’autre sens, qui est normalement plus difficile, et on a mis 11 jours et 19 heures. Donc, sans forcer, on sait que le bateau est capable de faire cette route autour de 11 jours. Ce sera l’objectif.
Mais il n’y a pas qu’un objectif sportif sur cette Route du Rhum…
La Route du Rhum est un événement très médiatisé et ça me tenait à cœur de profiter de ce rayonnement pour parler de l’association «Mille et Un Sourires», dont je suis parrain. Elle a pour but de réconforter des enfants, souvent atteints de maladies graves et parfois incurable, et leur famille. Elle tente de réunir des moyens pour les aider à partager des instants forts dans ces moments difficiles. Et puis ça demande beaucoup de temps, d’énergie, de moyens d’être au départ de la Route du Rhum et ce serait du gâchis de la faire que pour notre plaisir personnel.
Comment allez-vous apporter votre contribution ?
J’ai beaucoup réfléchi pour savoir comment faire pour offrir des moments magiques aux enfants. Et j’ai eu l’idée d’offrir des rêves aux enfants. On a donc créé l’opération dans le cadre de la Route du Rhum qu’on a appelé «un jour, un rêve». Chaque jour de course passé en mer permettra d’offrir un rêve à ces enfants malades. J'ai donc deux objectifs : offrir des rêves aux enfants tout en réalisant le mien qui est de gagner la Route du Rhum.
Quels seront le genre de rêves ?
J’ai la chance d’avoir beaucoup de partenaires qui m’aideront à réaliser ces rêves comme passer une journée au centre d’entraînement du FC Nantes, donner le coup d’envoi d’une rencontre de Top 14 à La Rochelle, survoler la baie du Mont Saint-Michel en hélicoptère. Il y aura une dizaine de rêves qui sera réalisée. Ce seront des moments privilégiés et très concrets.
UN JOUR,UN RÊVE Pour ma @routedurhum Je suis vraiment heureux d’embarquer tous les enfants de l’association @UnSourires Grâce à l’engagement de mes partenaires, je me lance dans une course aux rêves chaque jour passé en mer permettra de réaliser le rêve d’un enfant pic.twitter.com/y5uy60Q9LL
— Gilles LAMIRÉ (@lamiregilles) 23 octobre 2018