L'Allemagne et Joachim Löw, giflés sans ménagement aux Pays-Bas 3-0 samedi en Ligue des nations, n'ont toujours pas retrouvé leur football perdu au premier tour du Mondial-2018 et se retrouvent sous pression avant leur déplacement au Stade de France, mardi, pour y affronter leurs successeurs.
Accrochée à domicile par la France (0-0) pour sa première sortie dans ce groupe 1 très relevé de la Ligue A de la Ligue des nations, l'Allemagne a subi à Amsterdam un revers qui a de quoi l'inquiéter, elle et son sélectionneur, avant de se rendre à Paris pour un duel de champions du monde qui sent déjà la poudre.
«Dans les deux prochains jours, je vais me concentrer entièrement sur la préparation de l'équipe avant le match à Paris contre la France, et pas sur le débat dans l'opinion publique» sur son avenir, a prévenu Löw.
Alors qu'elle n'affiche qu’un piètre bilan d’un point sur 6 -et aucun but-, une défaite au Stade de France signifierait, en effet, la fin des illusions de Final Four pour les Allemands, qui se rapprocheraient même dangereusement de la relégation en Ligue B !
Dans le jeu, c'est toujours loin du compte pour la Mannschaft de Joachim Löw. Les quelques essais tactiques du sélectionneur reconduit malgré l'échec de la Coupe du monde n'ont rien donné, et les entrées en jeu des deux créateurs Julian Draxler et Leroy Sané n'ont fait qu'ouvrir des trous béants dans la défense allemande, exploités parfaitement par les «Oranje» en fin de rencontre.
La jeunesse au pouvoir
«Nous avons énormément tiré au but lors de nos derniers matches, mais c'est un fait, nous ne les mettons pas au fond. Perdre 1-0 aurait été acceptable, mais prendre deux buts en fin de match c'est évidemment un mauvais résultat», a reconnu Löw.
Mieux entrée dans la rencontre, la Mannschaft aurait pourtant pu, et aurait même dû, prendre l’avantage durant la première demi-heure. Sur un essai de Thomas Müller, d’abord, Jasper Cillessen a prouvé que malgré son absence totale de temps de jeu à Barcelone, il n'avait rien perdu de ses réflexes sur sa ligne.
Dans la foulée, c’est l’attaquant Mark Uth, aligné pour la première fois et à la surprise générale par Löw, qui a été contré par Matthijs de Ligt, le jeune et prometteur défenseur central de l’Ajax (19 ans).
Ayant laissé passer l’orage, les Pays-Bas sont montés petit à petit en puissance, profitant de la percussion de Memphis Depay devant mais aussi et surtout du contrôle de Frenkie de Jong, le nouveau phénomène du football batave, dans l'entrejeu.
«Tous fiers»
Sur un corner parfaitement frappé par Depay, Ryan Babel a d'abord envoyé une tête puissante sur la transversale. A l’affut, le capitaine «Oranje», Virgil van Dijk, ne s'est pas fait prier pour porter son équipe au commandement (1-0, 30e).
Après avoir plié mais jamais rompu en seconde période, les Pays-Bas ont misé sur les attaques rapides, pour finalement doubler la marque à la 87e minute grâce à Depay. Dans les arrêts de jeu, Georginio Wijnaldum s'est finalement promené dans la défense pour enfoncer un peu plus encore cette Mannschaft K.-O. debout (3-0).
«On peut tous être fiers ce soir, mais on ne doit pas oublier que cela aurait pu se passer autrement», a tenu à relativiser le sélectionneur Ornaje Ronald Koeman.
Les Pays-Bas, en pleine reconstruction après deux ans d'absence au plus haut niveau (échec de qualification à l'Euro puis au Mondial), tiennent ici une victoire référence.
«Je ne sais pas si ce match va servir de référence ou va définitivement nous relancer après l’échec de la qualification pour le Mondial», a simplement affirmé le capitaine Virgil van Dijk.