Michel Platini a déposé plainte contre X en France pour «dénonciation calomnieuse», a confirmé vendredi à l'AFP son avocat Me William Bourdon, l'ancien N.10 demandant à la justice de se pencher sur les conditions dans lesquelles l'information du paiement d'1,8 million d'euros a été transmise à la justice suisse.
«Nous avons déposé plainte pour dénonciation calomnieuse et association de malfaiteurs en vue de commettre le délit de dénonciation calomnieuse», a expliqué Me Bourdon à l'AFP, confirmant une information du quotidien Le Monde.
Sa plainte «en cours d'analyse»
«L'enquête, compte tenu des éléments factuels contenus dans la plainte, pourra très vraisemblablement déterminer tout l'entrelacs des responsabilités, c'est-à-dire une action de concert avec un objectif : criminaliser artificiellement Michel Platini pour le mettre hors-jeu» dans la perspective de la course à la présidence de la Fifa, a-t-il exposé.
«Cette plainte est en cours d'analyse» par le parquet de Paris, qui devra ensuite décider s'il ouvre ou non une enquête sur les faits dénoncés, a de son côté indiqué à l'AFP une source judiciaire.
Le Monde révèle dans son édition datée de samedi que le camp Platini suspecte une fuite interne à la Fifa, et s'interroge notamment sur le rôle de l'ancien président de la Fifa, Sepp Blatter, décisionnaire du paiement en 2011 d'un travail de conseiller de Michel Platini achevé en 2002, de 2 millions de francs suisses (1,8 millions d'euros).
C'était ce fameux paiement qui avait valu à Platini d'être placé sous le statut de témoin assisté en septembre 2015, dans le contexte de la campagne pour la succession de Sepp Blatter à la présidence de la Fifa. C'est finalement l'Italo-suisse Gianni Infantino qui avait été élu président de l'instance organisatrice de la Coupe du monde.
«Ridicule»
«Je trouve que ce que fait Michel Platini pour défendre ses droits est très bien, parce qu'en même temps il défend les miens», a réagi auprès de l'AFP Sepp Blatter. «Maintenant, supposer que c'est moi qui aurait dénoncé cette affaire à la magistrature suisse, c'est tout à fait impensable et même ridicule. Je ne vais pas me condamner moi-même, c'est imbécile».
Mi-décembre 2015, Michel Platini avait été condamné par la justice interne de la Fifa à une suspension de 8 ans de toute activité liée au football, suspension ramenée à quatre ans par le Tribunal arbitral du sport en mai de l'année suivante. Laps de temps qui empêche Platini de concourir à la prochaine élection de la Fifa, programmée en juin 2019 à Paris.
Mais en mai 2018, rebondissement : Platini est mis «en l'état» hors de cause par la justice suisse. Mais s'il réclame que la Fifa ait «le courage et la décence de lever (sa) suspension», il reste suspendu jusqu'en octobre 2019.