Depuis leur défaite dimanche face à l'Europe lors de la 42e édition de la Ryder Cup, les Etats-Unis se déchirent : Patrick Reed a dégaîné le premier et flingué son capitaine, tandis que Dustin Johnson et Brooks Koepka ont failli en venir aux mains.
C'est peu dire que «Team USA» a la gueule de bois après son retentissant échec à conserver son titre et à s'imposer pour la première fois en Europe depuis 1993.
L'équipe, présentée par beaucoup, avant le rendez-vous de Saint-Quentin-en-Yvelines, comme l'une des meilleures jamais assemblées, a volé en éclats.
Dès la conférence de presse finale après la 3e et dernière journée soldée sur le score sans appel de 17,5 à 10,5 pour l'Europe, les premières failles se dessinaient lorsque le capitaine américain Jim Furyk a dû expliquer certains de ses choix jugés surprenants.
Elles sont apparues en plein jour quelques heures plus tard avec la publication d'un article du New York Times dans lequel Patrick Reed a réglé ses comptes.
Le vainqueur du Masters 2018 a décrit le processus de sélection des paires pour les matches de vendredi et samedi comme «un système de copinage».
«Tellement de conneries»
Il s'en est pris à Jordan Spieth qui «ne voulait pas jouer avec (lui)» : «Le plus important, ce n'est pas d'aimer la personne avec qui vous jouez ou que cette personne vous aime, c'est le succès de l'équipe et lui et moi, on sait qu'on se rend meilleur l'un l'autre, on sait comment gagner», a estimé le 15e mondial.
Associé à Tiger Woods, Reed a perdu ses deux matches de double, tandis que Spieth a joué avec son grand ami Justin Thomas et a rapporté trois points à son équipe.
Reed a conclu sa diatribe par une dernière saillie visant Furyk qui ne l'a aligné que pour trois matches sur cinq possibles.
«Avec quelqu'un qui a autant gagné en Ryder Cup que moi, je ne pense pas que ce soit une bonne idée de se passer de moi pour deux matches», a-t-il regretté.
La réponse, cinglante, est venue mardi sous la forme d'un témoignage, sans doute d'un membre de l'encadrement de «Team USA» qui a requis l'anonymat. «Il y a tellement de conneries dans ce qu'il dit et fait, c'est lui qui a demandé à jouer avec Tiger», a expliqué cette source au New York Post.
Dernière soirée houleuse
«Il n'a aucune idée de comment jouer une épreuve par équipes, j'étais aux premières loges pour voir quel mauvais coéquipier il est. Onze joueurs ont compris le concept, pas le 12e, ce qui s'est avéré un obstacle trop difficile à surmonter pour l'équipe», a-t-il ajouté.
Et comme si ce n'était pas suffisant, les problèmes internes de «Team USA» ne se sont pas limités aux frustrations et prétentions de Reed.
La chaîne américaine Golf Channel et le magazine Golf Digest ont révélé que le N.1 mondial Dustin Johnson et Bruce Koepka, pourtant proches et souvent partenaires d'entraînement, se sont copieusement insultés lors de la soirée de clôture dimanche, avant d'être séparés pour les empêcher de se battre.
La raison de cette brouille, qui aurait débuté dès le vol aller entre les Etats-Unis et la France, serait un différend entre leur compagne respective, la fille de la légende du hockey Wayne Gretzky pour Johnson, l'actrice-mannequin Jenna Sims pour Koepka.
Quatre ans après sa reprise en mains par Furyk, soutenu par Tiger Woods et Phil Mickelson -bien inefficaces sur les greens du Golf National avec zéro point en six parties à eux deux-, «Team USA» a perdu de sa superbe et de sa cohésion.
Elle a moins de deux ans, avant l'édition 2020 sur le redoutable parcours de Whistling Straits (Wisconsin), pour les retrouver.