Boris Diaw a annoncé son départ définitif des parquets, hier, dans une vidéo filmée depuis son bateau, au soleil couchant, en compagnie de Tony Parker et Ronny Turiaf.
Décontracté à 200%, le sourire aux lèvres, Boris Diaw, 36 ans, a ainsi mis fin à 18 ans de carrière au plus haut niveau. Triste de partir à la retraite ? C’est mal connaître «Babac». Son retrait des terrains marque, pour lui, le début d’une nouvelle existence où il va pouvoir tranquillement vaquer à ses nombreuses passions, notamment la photographie et ses voyages aux quatre coins du monde.
«Je ne vois pas ça comme une retraite, mais comme une nouvelle vie», explique-t-il à bord de son yacht. «J’ai tellement de passions qui vont me garder occupé, je me dis que c’est le moment», poursuit-il. On retiendra également qu’il a fait le choix de s’arrêter à 247 sélections en équipe de France. Soit le même nombre que sa mère, Elisabeth Riffiod, légende du basketball féminin français, sous le maillot tricolore.
Boris Diaw laisse derrière lui un palmarès exemplaire, tant en club qu’en équipe de France : meilleur espoir de Pro A en 2002, MVP français de Pro A en 2003, deux titres de champion de France avec Pau-Orthez (2001 et 2003) auxquels il faut ajouter deux Coupes de France (2002 et 2003), un titre de «joueur ayant le plus progressé» en NBA en 2006 (Most Improved Player), un titre NBA en 2014 avec les Spurs de San Antonio, deux médailles d’or au championnat d’Europe (en 2000 avec l’équipe de France junior, et en 2013), une médaille d’argent au championnat d’Europe en 2011, et trois médailles de bronze, dont deux en championnat d’Europe (2005 et 2015) et une lors du championnat du Monde en 2014. On rappellera au passage qu’il a aussi remporté le concours de dunks lors du All Star Game français en 2001 (oui monsieur !).
Joueur capable d’évoluer sur les cinq postes sur le terrain, Boris Diaw était le joueur d’équipe par excellence. Fan d’Earvin «Magic» Johnson, son sens de la passe ne manquait pas de donner des frissons aux fans de la balle orange. Et à les enrager, parfois, quand il refusait de prendre le tir ouvert pour faire marquer un coéquipier.
Lors des NBA Finals de 2014 avec les Spurs de San Antonio, LeBron James et le Heat de Miami avaient été les témoins privilégiés d’un Boris Diaw au sommet de son art. Une performance dont les amoureux du basket se souviennent encore avec une larme au coin de l’œil.
Points, passes, rebonds, et même en défense (où sa science du placement lui permettait de palier ses limitations en termes de vitesse), Boris Diaw savait à peu près tout faire sur les parquets. A la fin de sa carrière en NBA, il était devenu une légende auprès de la presse outre-Atlantique pour sa décontraction de chaque instant, et son côté épicurien – revendiqué à 100% – qu’il n’hésitait jamais à tourner lui-même en dérision.
Comme en témoigne cette fameuse photo postée sur son compte Instagram (sur lequel je vous conseille vivement de faire un tour) où il apparaît avec un verre de vin à la main, le tout rehaussée d’un commentaire divin à l’attention de son coach aux Spurs, Gregg Popovich, qui s’était moqué de son poids avant la reprise de la saison 2014-2015 quelques jours auparavant : «Pas d’inquiétudes Pop juste un verre de vin et des exercices quotidiens.»
Boris Diaw restera également dans la mémoire collective pour... sa machine à café. En janvier 2016, il s’était pris en photo en train de vider une tasse dans son vestiaire à San Antonio.
Il en avait fait par la suite un rendez-vous régulier son compte Instagram où on pouvait le voir boire son café dans des endroits insolites.
Boris Diaw est une légende du basket tricolore, était probablement le joueur le plus cool de la NBA (surtout sur les cinq dernières saisons), et un homme auquel on dira tout simplement merci pour tous les moments inoubliables qu’il nous a fait vivre sur et en dehors des terrains.