Pas facile de reprendre en Allemagne après un titre de champion du monde. Surtout face à une Mannschaft en pleine rédemption, rajeunie et visiblement impressionnée par son adversaire. La première période fut timide des deux côtés.
De toute façon, tant que les Bleus joueront dans cette configuration «made in Russia», il ne faut pas s’attendre à un jeu flamboyant. Nos trois attaquants ont mis une demi-heure à pouvoir être touchés par leurs coéquipiers, et c’est dommage lorsqu’on voit la forme de Kylian Mbappé, une nouvelle fois engoncé dans son côté droit avec un Pavard bien timide derrière lui.
Pourtant, dès que le Parisien a touché le ballon, il a apporté de la lumière. Beaucoup plus qu’un Griezmann hors du coup physiquement. On attendait donc que la supériorité évidente des Bleus se concrétise après le repos. La maîtrise est là, la prise de risque, non. Mais ça, on en a l’habitude.
En début de saison, la fatigue se fait souvent rapidement sentir. Et du coup, les espaces apparaissent, ce qui a permis aux Bleus de mieux entamer le second acte. Justement, cette fatigue a permis à Griezmann d’avoir plus de confort et d’inquiéter à deux reprises le toujours excellent Neuer. De rasoir, le match est devenu un peu plus trépidant et c’était au tour d’Alphonse Areola de se mettre en évidence avec trois superbes parades.
Sans l’immense prestation du gardien parisien pour sa première sélection, la France aurait certainement perdu ce match. A l’aube du dernier quart d’heure, les Allemands se sont lâchés et ont dominé. Et on ne peut m’empêcher de penser qu’avec un peu plus d’ambition, les Bleus auraient trouvé la faille. Cela n’est pas arrivé. Après tout, faire 0-0 en Allemagne pour une reprise, ce n’est pas si mal. Au rayon des satisfactions tricolores, on notera Areola, exceptionnel, Varane, solide, Pogba, sobre et précis, Kante, monstrueux, et Mbappé pour sa première heure. On s’en contentera.