Serena Williams n'est plus qu'à deux marches d'un 24e trophée en Grand Chelem à l'US Open, où Juan Martin Del Potro est le premier qualifié pour le dernier carré, mardi à New York.
Deux matches : c'est ce qui sépare Serena Williams, 23 couronnes majeures à son palmarès, du record absolu de sacres en Grand Chelem détenu par Margaret Court.
De retour à Flushing Meadows un an après avoir donné naissance à sa fille Olympia, la cadette des soeurs Williams (36 ans) a éjecté la dernière survivante du top 10, la N.8 mondiale Karolina Pliskova, 6-4, 6-3 en quart de finale. Contre la Tchèque, Elle a très mal entamé la partie en multipliant les fautes directes (plus d'une quinzaine dans les cinq premiers jeux), sous les yeux de sa soeur Venus. Mais après avoir écarté trois balles de double break, elle s'est mise à remplacer les erreurs par des points gagnants. Au point de signer une série de huit jeux consécutifs, de 2-4 dans le premier set à 4-0 dans le second.
Stephens déchue
La star américaine, 26e mondiale mais tête de série N.17, n'a laissé filer qu'une manche pour rallier le dernier carré, en huitièmes de finale face à l'Estonienne Kaia Kanepi (44e). Depuis son retour sur le circuit début mars, six mois après sa maternité, elle a connu des hauts - finale à Wimbledon - et des bas - défaite la plus sèche de sa carrière, 6-1, 6-0, contre la Britannique Johanna Konta début août à San José et forfait avant les huitièmes de finale à Roland-Garros. Pour une place en finale, Serena affrontera la Lettonne Anastasija Sevastova (18e).
Opposée à la lauréate sortante Sloane Stephens à la mi-journée, la joueuse balte s'est mieux accommodée d'une nouvelle journée de chaleur accablante à New York que l'Américaine de 25 ans, affaiblie par une sinusite et battue 6-2, 6-3. «Mentalement, physiquement, je n'y étais pas. Et la chaleur n'a rien arrangé», a résumé la N.3 mondiale, la seule joueuse du top 5 à avoir dépassé le troisième tour à Flushing Meadows.
«C'était un match très physique, c'était difficile de jouer, il fait tellement chaud dans le stade», a confirmé Sevastova, déjà tombeuse au tour précédent de la N.7 mondiale, l'Ukrainienne Elina Svitolina. Battue au même stade du tournoi new-yorkais par Stephens il y a un an, la Lettonne a fait d'une pierre deux coups: elle a pris sa revanche, et, à 28 ans, s'est qualifiée pour sa toute première demi-finale en Grand Chelem. Jusque-là, elle avait plafonné en quarts de finale deux fois, toutes à l'US Open (2016 et 2017).
Del Potro à pas de géant
Sans faire de bruit - au contraire de son groupe d'amis d'enfance, venus spécialement de Tandil, sa ville natale en Argentine, qui dispense ses encouragements sonores et chantés à chacun de ses matches - Del Potro a rallié les demi-finales en maîtrisant le géant américain John Isner (2,08 m) en quatre sets (6-7 (5/7), 6-3, 7-6 (7/4), 6-2).
Contre Isner (2,08 m), le Sud-Américain a certes laissé échapper son premier set de la quinzaine. Mais il a parfaitement surmonté la frustration de l'avoir perdu sans même avoir concédé la moindre balle de break, au jeu décisif. Une fois parvenu à s'emparer de l'engagement du redoutable serveur américain en début de deuxième manche (3-1), il a solidement pris les commandes de la partie pour s'imposer en 3h30 environ. «Gagner ce genre de match et atteindre une nouvelle demi-finale en Grand Chelem ici, en jouant à ce niveau-là, me donne beaucoup de joie», a confié «Delpo», déjà dans le dernier carré il y a un an.
Fort du meilleur classement de sa carrière - N.3 mondial - et laissé en paix par ses poignets qui l'ont tant fait souffrir, le grand Argentin (1,98 m) s'affirme, à 29 ans, comme un prétendant de plus en plus sérieux au titre au fil du tournoi new-yorkais. C'est à Flushing Meadows qu'il a soulevé son unique trophée en Grand Chelem, en 2009.
Pour une place en finale, Del Potro affrontera le N.1 mondial et vainqueur sortant Rafael Nadal ou l'Autrichien Dominic Thiem, N.9 mondial. C'est le premier qui l'a stoppé dans trois des quatre dernières levées du Grand Chelem, en demi-finale de l'US Open il y a un an et de Roland-Garros début juin, puis en quarts de finale de Wimbledon début juillet.