Gustavo Poyet, l’entraîneur des Girondins de Bordeaux, a été mis à pied par son club. En cause, la conférence de presse tenue à l’issue du match de qualification pour la Ligue Europa, jeudi soir, face à Marioupol, durant laquelle l’Uruguayen a réglé ses comptes avec ses dirigeants. Sans langue de bois.
Alors que les Girondins venaient de se qualifier pour les barrages de la Ligue Europa grâce à leur victoire au troisième tour de qualification face au club ukrainien de Marioupol (2-1), Gustavo Poyet a décidé de vider son sac.
Lors de la conférence de presse, il a ainsi fustigé le comportement de ses dirigeants, coupables à ses yeux, d’avoir vendu l’attaquant Gaëtan Laborde (à Montpellier) dans son dos. «Je ne suis pas content aujourd'hui. C'est mon plus mauvais jour dans ce club», a ainsi commencé l'Uuruguayen, en introduction.
ÉNORME !!! Poyet totalement furax en conf de presse suite à l'absence de Gaëtan Laborde. Le coach des Girondins veut des explications de sa direction et menace de partir : "C'est mon plus mauvais jour dans ce club" #rmclive pic.twitter.com/k1Wswbi9bK
— After Foot RMC (@AfterRMC) 16 août 2018
«C'est une honte ce que le club a fait aujourd'hui avec nous, avec Gaëtan Laborde. Je pense qu'il faut s'arrêter là. J'ai dit au club qu'il ne pouvait pas partir jusqu'à ce qu'on prenne un autre joueur. Ils ne s'en sont pas occupés et ont laissé partir Laborde. On est arrivé aujourd'hui (jeudi) à l'hôtel à 11h45 et Laborde (convoqué pour le match contre les Ukrainiens) n'était pas là. On l'a appelé et il était à Montpellier. Personne ne m'avait rien dit. Je vais discuter avec mon agent demain et je prendrai ensuite une décision», a poursuivi l’entraîneur, arrivé en cours de saison dernière au club bordelais.
«Ils essaient de me tuer par-derrière»
Visiblement excédé, Poyet a martelé avoir «besoin d’explications des propriétaires et du président», et a conditionné son avenir en fonction de la teneur de ces discussions : «quand ils m'auront expliqué ça, on verra si je continue. Je me fous des dirigeants bordelais qui parlent par-derrière, ils essaient de me tuer par-derrière».
Une scène ahurissante à laquelle l’attachée de presse du club bordelais a tenté de mettre fin, avant d’être remis à sa place par l’entraîneur : «non, j’arrête quand je veux, pas quand toi tu veux. Je veux des explications publiques et qu’ils disent la vérité. Je demande le respect et le professionnalisme, pas plus».
Face à ce grand déballage, les réactions n’ont pas tardé. Contacté par la presse sportive, le président bordelais, Stéphane Martin, a assuré que Gustavo Poyet avait «été mis au courant du départ de Laborde dès mercredi après-midi».
Dans la foulée, l’agent de l’attaquant transféré à Montpellier, Christophe Hutteau, a également contredit la version de l’entraîneur, sous-entendant même que cette situation découlait de sa propre volonté : «vous comprendrez que le départ de Gaëtan ne peut pas être une surprise car c'est lui qui en est à l'origine. Pourquoi ? Peut-être pour faire venir des joueurs qui sont proches de ses amis..».
Face à l’ampleur de la crise, le président bordelais, Stéphane Martin, s’est entretenu avec son entraîneur ce vendredi matin, avant l’entraînement. Une discussion visiblement peu fructueuse puisque l’Uruguayen a quitté les lieux à peine dix minutes plus tard. Selon les déclarations du président du club bordelais, il a été mis à pied à titre conservatoire une semaine, avant peut-être d’être licencié.
«C'est un entretien préalable en vue d'un éventuel licenciement. On est dans une période d'une semaine durant laquelle il peut y avoir des échanges, donc techniquement tout est possible», a ainsi déclaré le président girondin.
L’affaire ne devrait toutefois pas s’arrêter là. Ainsi, selon les informations de l’Equipe, les joueurs du club bordelais vivraient mal la situation, certains refusant même de s’entraîner depuis l'annonce de la mise à pied de l'Uruguayen.
Info @lequipe Prévue a 9h30, l’entraînement des @girondins n a pas commencé. Plusieurs joueurs refuseraient de s entraîner suite à la mise à pied de Poyet. Le président est tjrs ds le vestiaire
— Emery Taisne (@EmeryTaisne) 17 août 2018