Toujours souriant, le verbe clair pour lancer ses messages aussi bien en direction des médias que de ses joueurs, et déjà presque opérationnel en français: l'entraîneur allemand Thomas Tuchel, qui a réussi son premier examen au Trophée des Champions, entend poursuivre son opération séduction à Paris, dès dimanche en Ligue 1.
«J'attends avec impatience mon premier match au Parc des Princes, l'atmosphère du stade et des supporters. J'ai entendu beaucoup de choses et maintenant il est temps de commencer». Pour sa première conférence de presse au centre d'entraînement du PSG, à la veille de la réception de Caen dimanche (21h00), le nouvel entraîneur parisien n'a cessé d'afficher sa «joie» d'être à Paris.
Signe de sa volonté de s'intégrer rapidement à son nouvel environnement, Thomas Tuchel s'est efforcé de répondre en français aux questions des médias, même s'il terminait parfois ses réponses en anglais pour se montrer plus précis avec l'aide d'un interprète.
S'il reste encore perfectible dans la langue de Molière, sa progression depuis sa présentation officielle fin mai reste impressionnante. Surtout, la clarté de ses messages tranchent avec la communication hésitante de son prédécesseur Unai Emery, tout comme la touche plus humaine qu'il a amené dans son vestiaire.
Neymar et les cadres séduits
Son premier coup de maître ? Le bizutage arrosé et en chanson devant les caméras présentes à Shenzhen (Chine), sous la pression amicale de ses joueurs en délire, pour fêter le premier titre de son mandat aux dépens de son rival Monaco (victoire 4-0 au Trophée des Champions). Le titre choisi ? Le tube «Happy» de Pharrell Williams. Tout un symbole...
Avant cela, l'Allemand (44 ans) s'était déjà montré complice avec ses nouveaux joueurs, tactile, et en mode «positive attitude» tout au long de la tournée asiatique. De quoi adoucir la réputation de ce végétarien considéré comme psychorigide, aux exigences tactiques très pointues... et se mettre d'emblée les cadres dans la poche.
«Il a apporté beaucoup de choses positives, de la responsabilité. Mais toujours en essayant d'être content. J'espère que c'est juste le commencement», avait salué le capitaine Thiago Silva, la semaine dernière.
«C'est un coach qui est joyeux. Après au niveau des entrainements, il est exigeant. Il est beaucoup sur le travail. Il est proche de nous. Il parle souvent avec nous, c'est bien pour la cohésion du groupe et la communication entre le coach et les joueurs», a confirmé le milieu Christopher N'Kunku, samedi.
Débarqué avec l'étiquette d'entraîneur peu habitué à gérer un vestiaire de stars, l'ancien du Borussia Dortmund a voulu démontrer son savoir-faire en la matière en multipliant les signes de confiance envers Neymar, joueur le plus cher de l'histoire qui va devoir partager la lumière cette saison avec le champion du monde français Kylian Mbappé.
Confiance aux jeunes
«C'est totalement clair que c'est mon joueur clé, c'est évident. Il est l'un des meilleurs joueurs du monde. C'est aussi un artiste, un joueur créatif. Pour des joueurs comme ça, c'est quelques fois plus simple de ne pas leur mettre trop la pression. C'est très important», a-t-il déclaré, tout en dévoilant la manière dont il avait géré son retour sur les terrains samedi dernier, cinq mois après son dernier match avec Paris.
«Il n'arrêtait de me dire 'je veux jouer, je veux jouer!'. Alors je lui ai dit 'tu peux jouer quelques minutes mais pas sur l'aile, juste en N.9'. Il a joué très libre, il avait besoin de se sentir bien pour son retour sur le terrain. C'était comme une récompense pour lui», a-t-il ajouté.
Privé de nombreux cadres (Layvin Kurzawa, Daniel Alves, Marco Verratti, Edinson Cavani...), le technicien allemand n'a surtout pas hésité à donner une chance aux jeunes du centre de formation comme Colin Dagba (19 ans), Stanley N'Soki (19 ans), ou Timothy Weah (18 ans), pour pallier les absences du début de saison. Sans jamais leur vendre du rêve.
«Ce ne serait pas juste de dire à tous les jeunes que maintenant ils peuvent jouer avec nous. Je serai toujours là pour les encourager. Mais le défi est grand de jouer pour le PSG. Il faut les protéger, il y aura des périodes plus dures», a expliqué Thomas Tuchel. Le plus tard possible grâce à son «happy management» ?