L’équipe de Croatie n'est plus qu'à un pas de la finale de la Coupe du monde. Pour y parvenir, elle va devoir se débarrasser, mercredi 11 juillet, en demi-finale, de l'Angleterre. Voici cinq raisons (plus ou moins objectives) de croire à la victoire des Croates.
Parce que la Croatie a les nerfs (très) solides
Les joueurs de Zlatko Dalic sont les rois du suspense dans ce Mondial. Après avoir écarté les Danois aux tirs aux but en huitième de finale (1-1, 3 à 2 aux t.a.b.), ils ont refait le coup en quart (2-2, 4 à 3 aux t.a.b.) face aux Russes. Une véritable torture pour leurs supporters, et un parcours hors du commun : seule l'Argentine avait elle aussi passé deux tours de suite de la sorte dans un Mondial (en 1990, contre la Yougoslavie en quart, puis l'Italie en demie). Autant dire que si la rencontre face à l'Angleterre va jusqu'à ce dénouement, les Croates seront déjà bien échauffés.
Parce que Luka Modric est en mission
On ne lui connaissait pas forcément un tel courage. En tirant - et réussissant - son tir au but contre le Danemark, le capitaine croate n'a pas fui ses responsabilités. Et pour cause : quelques minutes auparavant, il venait de rater le penalty qui aurait permis à sa sélection de se qualifier bien plus facilement.
Une illustration de la mission dont semble être investi le maître à jouer du Real Madrid depuis son arrivée en Russie. Car, au-delà de ses deux buts inscrits depuis le début de la compétition, c'est bien l'état d'esprit affiché par le meneur de poche qui impressionne.
Parce qu'il faut laver l'affront de 2008-2009
«Les Anglais nous doivent quelque chose depuis 2009». Au lendemain de la victoire contre la Russie en quart de finale, la presse croate n'a pas manqué de rappeler que les retrouvailles avec les Three Lions, mercredi soir, auront des airs de revanche. Car les dernières confrontations entre les deux équipes avaient tourné à la démonstration en faveur des Anglais. C'était il y a dix ans, lors des qualifications pour le Mondial 2010 en Afrique du Sud. En septembre 2008, l'Angleterre avait corrigé la Croatie (1-4) à Zagreb, avant de l'humilier en septembre 2009 à Londres (5-1), empêchant l'équipe au drapeau à damier de se qualifier pour la Coupe du monde.
Steven Gerrard's England goals in order, no.15: Croatia at Wembley in 2009, England have the bit between their teeth, SG nods in his first pic.twitter.com/uQyyLa7ssl
— One Ball For Gazza (@OneBallForGazza) 2 novembre 2017
Les bourreaux de l'époque (Rooney, Walcott, Gerrard, Lampard…) ne sont certes plus là, mais Rakitic et ses coéquipiers n'ont pas oublié.
Parce que Davor Suker et ses amis le valent bien
Robert Prosinecki, Davor Suker, Zvonimir Boban… Il y a vingt ans, l'armade croate avait créé la surprise en France, au point de rejoindre les demi-finales de la Coupe du monde et d'obliger Lilian Thuram a faire des miracles.
Les joueurs actuels, bercés dans leur enfance par ces exploits, rêvent maintenant d'aller plus loin que leurs aînés. «Nous respectons la génération de 1998. C'est l'équipe croate qui a eu le plus connu de succès, et ils ont mis la barre tellement haut», estime ainsi le défenseur Dejan Lovren. Mais d'ajouter : «Notre équipe est très forte, et nous avons une chance de la dépasser». Désormais président de la Fédération croate, l'ancien attaquant Davor Suker sera le premier supporter de ses successeurs en tribunes, d'autant qu'il sait maintenant comment tenir le coup.
Parce que le public croate est chaud bouillant
On connaît les supporters britanniques, leurs chants, leur capacité à mettre l'ambiance dans un stade ou à faire n'importe quoi dans un magasin Ikea pour fêter la qualification contre la Suède. Mais les Croates n'ont aucune jalousie à avoir en la matière. En témoignent les scènes de liesse observées samedi dans les rues de Zagreb, la capitale, après la victoire contre la Russie.
Si la demi-finale se révèle victorieuse, la température pourrait bien encore monter d'un cran dans le pays. A condition qu'il reste des fumigènes en stock.