Qu’est-ce qu’on n’a pas entendu sur Kylian Mbappé depuis qu’il a signé chez le grand Satan, le club qu’il est de bon ton de haïr et surtout de jalouser : le PSG. En l’espace de quelques semaines, il est passé de comète de Monaco à odieux enfant gâté parisien surcoté.
On l’a même affublé du surnom de «Mboulard». Comme si les gens ne savaient pas ou ne voulaient pas faire la différence entre un changement d’attitude et un changement de perception du grand public. Bien sûr, il a raté son match d’ouverture contre l’Australie (2-1), il a marqué contre le Pérou (1-0) tout en jouant milieu droit (une vraie idée du démon, ça !) avant d’être laissé au repos contre le Danemark (0-0). Rien d’impérissable.
Samedi, contre l’Argentine, et vu la vitesse de ses défenseurs, on se doutait que le jeune prodige pouvait faire des dégâts. Mais de là, imaginer cette course folle de 70 m, au bout de laquelle il a provoqué un penalty, il y avait de la marge. Il a été éblouissant, avec des statistiques de niveau mondial. Les «tracteurs» argentins ont été incapables de stopper le dragster tricolore, «flashé» à 37 km/h. A l’issue de cette rencontre, où il est devenu le plus jeune joueur à réussir un doublé dans un match de Coupe du monde à élimination directe depuis Pelé en 1958, les hommages des plus grands ont afflué. Le «roi» Pelé en tête, mais aussi Franco Baresi ou Gary Lineker.
Il est un peu navrant de constater que Mbappé fait davantage l’unanimité dans le monde que dans son pays. Ça lui fait un point commun de plus avec Thierry Henry. Maintenant, il est évident que le n° 10 des Bleus aura moins d’espaces face à une défense uruguayenne d’un tout autre niveau. Il faudra trouver autre chose. Sous peine de réveiller les «rageux». Mais il a gagné le droit qu’on lui accorde toute notre confiance. Pour la fin de ce Mondial et pour l’ensemble de sa carrière. Parce qu’il ne faut jamais oublier qu’il n’a que 19 ans.