La jeunesse serbe est certes prometteuse, mais la victoire contre le Costa Rica (1-0) est signée du vieux capitaine Aleksandar Kolarov, d'un magnifique coup franc dans la lucarne, dimanche à Samara pour son entrée dans le Mondial-2018.
Le latéral de l'AS Rome a battu la star des «Ticos», Kaylor Navas, très bon jusque-là, pour bien lancer les Serbes dans le groupe du Brésil et de la Suisse (le E), qui s'affrontent à Rostov-sur-le-Don (20h00).
Son but (56e) récompense la domination d'ensemble des Slaves, face à des Centre-Américains trop restrictifs, loin de leur jeu emballant de 2014, où il avaient atteint les quarts de finale.
Une faute de David Guzman (averti) sur Aleksandar Mitrovic près de la surface a provoqué le coup franc fatal. Le prometteur attaquant serbe aura au moins décroché ça. Car auparavant il a buté sur Navas.
Le gardien du Real Madrid a honoré son statut de triple champion d'Europe en gagnant son duel avec Mitrovic sur sa meilleure occasion (50). Il avait aussi capté son retourné, illégitimement signalé hors-jeu (43).
L'attaquant prêté par Newcastle à Fulham, auteur d'un triplé contre la Bolivie en match de préparation, a aussi gaspillé une belle occasion en frappant mal après un bon contrôle (27), et s'est laissé reprendre par la défense en fin de match (86).
«Il a manqué de chance, mais on le garde au chaud pour le prochain match, c'est un rouage important de notre machine, l'a défendu le sélectionneur Mladen Krstajic. Il peut tenir la balle haut et aussi nous aider en défense, je n'ai jamais eu le moindre doute sur Mitrovic.»
Un mur de cinq défenseurs
L'autre champion d'Europe U19 2013, Sergej Milinkovic Savic, a joué le même genre de partition. Positionné en meneur derrière son compère Mitrovic, il a démontré son talent sur ses contrôles orientés, mais n'a pas fait de vrais différences.
Comme le troisième joueur offensif, Dusan Tadic, «croque» trop le ballon, il faudra que les Serbes soient plus incisifs et collectifs contre la Suisse, le «match clé» selon Kolarov.
Mais cela suffisait pour battre ces Ticos trop repliés sur leur mur de cinq défenseurs souvent rigoureusement en ligne.
«Notre défense était flexible, elle pouvait évoluer en 3-4-3 ou 4-4-2, des fois nous étions cinq en ligne mais cela dépendait des situations, ce n'était pas un mur», corrige le coach costaricien, Oscar Ramirez.
Navas, qui avait boxé en extension un premier coup franc de Kolarov (36), dans la boite celui-là, ne pouvait pas tout faire.
En fin de match, le Costa Rica a essayé, mais Nikola Milenkovic a devancé Joel Campbell sur sa meilleure chance de marquer (72).
L'arbitrage vidéo a failli distribuer son premier carton rouge, mais, juste après un début d'échauffourée collective le long de la ligne de touche avec Nemanja Matic et un membre du staff costa ricain au départ de l'action, le Sénégalais Malang Diedhiou a jugé que la main au visage de Johnny Acosta lancée par Aleksandar Prijovic n'était pas volontaire et ne valait qu'un avertissement (90+4).
La Serbie tenait sa victoire pour la 104e sélection de Branislav Ivanovic, nouveau record. Heureusement qu'elle a des joueurs d'expérience...