A part Gianluigi Buffon, toutes les stars sont présentes en Russie. Elles seront l’objet de tous les regards. Celles qui vont réussir seront statufiées de leur vivant. Celles qui vont échouer seront qualifiées de surcotées. Pour l’occasion, j’ai bâti une équipe de onze joueurs, onze stars dont j’attends qu’elles brillent durant ce Mondial.
Mais on ne peut pas, quel que soit le niveau du joueur, remporter une Coupe du monde tout seul. Cela a donc exclu certains joueurs, comme le formidable Mohamed Salah. Difficile d’imaginer l’attaquant de Liverpool briller avec l’Egypte, même s’il ne faut jamais présager de rien.
J’ai également pris le parti de ne pas sélectionner de joueurs de l’équipe de France. Cela dit, vu la concurrence, il aurait été difficile de leur trouver une place. J’ai également opté pour le 4-3-3, dispositif tactique le plus utilisé dans le football mondial. Alors, il y aura certainement à redire dans cette équipe, c’est un peu le jeu aussi. Mais ce n’est justement qu’un jeu.
David De Gea
Evidemment, Manuel Neuer est de retour, mais il a si peu joué avant la compétition qu’il serait tout de même très étonnant qu’il évolue à son meilleur niveau. Le choix s’est donc porté sur le gardien de Manchester United. Impeccable depuis plusieurs saisons, il est très rapide au sol malgré son gabarit, et il est indispensable à la sélection espagnole. Il devrait faire une grande Coupe du monde, d’autant qu’on ne peut pas dire que la défense devant lui soit spécialement composée de peintres.
Joshua Kimmich
Il n’a que 23 ans, mais il mérite déjà sa place dans ce onze à un poste où, il faut le reconnaître, on n’est pas étouffé par la concurrence. Très intéressant sur le plan défensif, il apporte beaucoup dans le jeu d’attaque de son équipe. Dans une sélection d’Allemagne tout de même assez renouvelée, il sera un des éléments de base de Joachim Löw. Et vu son jeune âge, c’est déjà une belle performance.
Marcelo
On le voit au sommet depuis si longtemps qu’on l’imagine déjà vieux, alors qu’il n’est seulement âgé que de 30 ans. Offensivement, Marcelo est capable de tout, et notamment de faire basculer un match. Quand il est en forme, il est infernal. Quand il est concentré sur le plan défensif, ce qui n’est pas toujours le cas, il est injouable. Dans une équipe du Brésil qui se présente comme favorite du tournoi, il aura évidemment un rôle important à jouer. A condition de ne pas avoir à gérer un attaquant droit très fort dans sa zone.
Sergio Ramos
Son comportement est tout bonnement insupportable. Il s’est encore «remarquablement» illustré en finale de Ligue des champions. Mais depuis le temps, on le connaît Ramos. Il est aussi insupportable qu’efficace. C’est clairement le meilleur défenseur du monde. Sa motivation est intacte, malgré une collection invraisemblable de titres. Il sera encore au top en Russie. S’il pouvait se tenir à carreau, ça serait chouette aussi.
Thiago Silva
Ce choix peut être sujet aux railleries. Mais depuis qu’Unai Emery l’a sorti pour le 8e de finale aller de la Ligue des champions à Madrid, il a rayonné sur la fin de saison. Il reste un défenseur incroyable sur le plan technique et sa relance est sans égale. Et puis, il a une revanche à prendre, après le désastre de la Coupe du monde 2014, ses larmes et sa suspension lors de l’énorme fessée contre l’Allemagne (7-1). Il a ensuite disparu de la sélection avant d’y revenir par la toute petite porte. Il ne l’a sûrement pas oublié.
Andrés Iniesta
Il a décidé de quitter Barcelone pour aller vendre son vin au Japon, mais il a encore une dernière mission avec la Roja. Bien sûr, il a un peu vieilli, mais il respire toujours autant le football. Et surtout, il a une aptitude incroyable à être présent dans les plus grands moments. S’il parvient à se libérer de la pression de sa dernière grande compétition, il peut être grand.
Toni Kroos
Pour faire une bonne équipe, il ne faut pas que des talents offensifs et des joueurs qui attaquent dans tous les sens. Il faut des travailleurs de l’ombre, des joueurs qui savent temporiser, faire le sale boulot et bonifier les ballons. C’est tout ce que sait faire Toni Kroos, joueur indispensable au Real Madrid et à la Mannschaft. Mais c’est un joueur de caractère, un socle pour les autres. Et un élément capital de la stabilité et de la qualité de l’équipe d’Allemagne.
Luka Modric
Il est l’intelligence personnifiée sur un terrain et la classe aussi. Impossible de lui prendre la balle, tant sa technique est formidable et ses passes de l’extérieur du pied si soyeuses. Evidemment, il va disputer ce Mondial avec la Croatie, qui n’a pas le même niveau que le Real Madrid. On pourra se consoler en le regardant échanger avec Ivan Rakitic.
Cristiano Ronaldo
Il va peut-être moins vite et dribble beaucoup moins qu’avant, mais il marque toujours autant. Il suffit de voir ses prestations en Ligue des champions contre le PSG et la Juventus, même s’il a été moins brillant en demie contre le Bayern, puis Liverpool en finale. Il reste un buteur d’une efficacité et d’un ego incroyables. Maintenant, le Portugal a gagné l’Euro 2016 sans jouer. La tactique va-t-elle changer ? Dans tous les cas, son rôle sera capital.
Lionel Messi
L’équipe d’Argentine, longtemps en difficulté dans son groupe éliminatoire, ne doit sa qualification qu’au génie de Lionel Messi. La vraie question aujourd’hui est donc de savoir si cette Albiceleste va trouver la bonne formule pour bien figurer dans ce Mondial. Bien sûr, beaucoup de choses dépendront des prestations de la Pulga sur le terrain. S’il est efficace devant le but, il parviendra sans doute à masquer les lacunes de son équipe.
Neymar
C’est un Neymar tout frais qui va disputer le tournoi. Un peu trop frais peut-être, puisque le sélectionneur Tite a annoncé qu’il l’utiliserait avec parcimonie lors du premier tour. Mais son talent est évidemment intact et il pourrait encore porter le Brésil comme il l’a fait dans la quête pour la médaille d’or olympique, en 2016.
Joachim Löw
C’est un des plus anciens sélectionneurs présents à ce Mondial et, en étant à la tête de l’Allemagne, il a encore de grandes chances d’aller très loin dans la compétition, quatre ans après le sacre au Brésil. Dans un pays rempli de passionnés, Löw vit dans une paix sociale assez étonnante pour un entraîneur en poste depuis douze ans. Même la non-sélection, tout de même très surprenante de Leroy Sané, est quasiment passée comme une lettre à la poste. L’Allemagne récupère Manuel Neuer, qui n’a quasiment pas joué de la saison mais dont l’aura reste fondamentale pour la Mannschaft, d’autant que l’équipe a été considérablement rajeunie. Mais l’expérience du sélectionneur sera précieuse.