Double tenant du titre, l'Olympique lyonnais est entré dans l'Histoire, ce jeudi, avec un 5e sacre en Ligue des champions en battant en finale le club allemand de Wolfsburg (4-1 a.p.). Les Lyonnaises sont plus que jamais sur le toît de l'Europe.
Quel meilleur endroit que le mythique stade Valeri-Lobanovski pour marquer l'histoire du football européen ? Sous les yeux du président Jean-Michel Aulas, évidemment, mais aussi de l'entraîneur des garçons Bruno Génésio, les Lyonnaises, au terme d'un scénario renversant, ont remporté la «belle» face à leurs rivales allemandes, après la finale perdue de 2013 et la revanche gagnée de 2016.
Mené au score après une frappe de Pernille Harder déviée par Wendie Renard en tout début de prolongation (93e), Lyon, à l'image des grandes équipes, ne s'est jamais affolé pour retourner la situation en quatre minutes grâce à Amandine Henry (98e), Eugénie Le Sommer (99e), la Norvégienne Ada Hegerberg (103e) et l'expérimentée Camille Abily (116e).
Avec ce nouveau sacre, l'équipe féminine de l'OL devient, seule, la plus titrée de la prestigieuse épreuve européenne, avec cinq couronnes après les succès en 2011, 2012, 2016 et 2017, dépassant Francfort (2002, 2006, 2008, 2015).
But refusé de Henry ?
Un palmarès à faire pâlir Lobanovski, coach légendaire du Dynamo vainqueur notamment de la Coupe des Coupes en 1975, dont la statue, surmontée d'un ballon de foot géant, trône à l'entrée de l'enceinte de 17.000 places.
Mais dans ce décor à rendre nostalgique les amateurs du beau jeu ayant connu l'époque dorée d'Oleg Blokhine ou d'Andriy Shevchenko, les joueuses de Reynald Pedros ont été loin du style flamboyant cher à l'entraîneur ukrainien. Brouillonnes et maladroites dans le dernier geste... mais avec énormément de ressources mentales.
Face à une formation allemande bien décidée à jouer tous les coups à fond, à l'image de l'intenable attaquante danoise Harder, les coéquipières de Wendie Renard ont eu toutes les difficultés du monde pour faire la différence.
Elles auraient pourtant pu ouvrir le score d'entrée de jeu. Dès la 6e minute, après un coup franc de Marozsan repoussé par la défense allemande, Henry est seule dans la surface face à la gardienne adverse mais son tir, non-cadré, est repoussé par la défense.
Moins de vingt minutes plus tard, Majri est bien servie par Kumagai en profondeur mais tergiverse trop dans la surface avant de prendre une décision, alors que Hegerberg était démarquée au second poteau (23e), tandis que Le Sommer, symbole des atermoiements lyonnais au moment de conclure, s'est montrée incapable de profiter d'une mauvaise relance adverse à deux reprises aux retours des vestiaires (53e, 61e) ou de concrétiser la balle de match en fin de partie (83e)...
Van de Sanden, l'entrée qui change tout
Globalement supérieure sur le plan physique, les Lyonnaises ont trouvé un second souffle après le changement tactique opéré par Pedros avec l'entrée en jeu de la rapide Cascarino (65e) et le repositionnement de Majri en latérale gauche. Au point d'être toute proches d'ouvrir le score sur coup de pied arrêté: sur une tête de Le Sommer déviée au dernier moment par Henry, le ballon semble avoir franchi totalement la ligne sur les ralentis avant d'être dégagé par une défenseure allemande, mais l'arbitre n'a pas validé le but (69e).
Poussé à jouer la prolongation, Lyon s'est fait surprendre au plus mauvais moment sur une frappe vicieuse de Harder (93e, 1-0). Mais sous l'effet consécutif de l'exclusion de l'Allemande Alexandra Popp (96e) et l'entrée en jeu, tardive mais terriblement décisive (95e), de Shanice van de Sanden a tout changé. La supersonique ailière néerlandaise a offert le but du 2-1 puis du 3-1, à Henry et Hegerberg, pour entériner la victoire lyonnaise.
Et pour couronner le tout, Camille Abily, qui disputait peut-être l'avant dernier match de sa carrière, s'est même offert un joli but en fin match (116e), pour alourdir la marquer et garnir surtout un peu plus l'un des palmarès les plus imposants du foot français. Et européen !