Cinq jours sous haute tension: englué dans une série noire de résultats et d'écarts extra-sportifs, le XV de France pare au plus pressé avant de recevoir l'Italie vendredi à Marseille, sorte de «finale» pour éviter la Cuillère de bois dans le Tournoi des 6 nations.
Plus de soixante ans (1957) que la France n'a pas perdu tous ses matches de la compétition, une époque où elle se disputait à 5 nations. Sans cette Squadra Azzurra qui a encaissé 102 points en deux rencontres (15-46 contre l'Angleterre et 19-56 en Irlande) et constitue a priori la seule chance pour les Bleus d'éviter le zéro pointé. Ils recevront en effet ensuite l'Angleterre (10 mars), double tenante du titre, avant un dernier déplacement au pays de Galles (17 mars).
Deux défaites en ouverture du Tournoi sont passées par là, contre l'Irlande (13-15) et en Ecosse (26-32), pour porter à huit le nombre de rencontres sans victoire du XV de France (sept revers et un nul). La deuxième, à Edimbourg le 11 février, a été suivie d'une troisième mi-temps trop arrosée pour certains internationaux, qui a conduit la police écossaise à interroger cinq joueurs et le sélectionneur Jacques Brunel à écarter du groupe huit éléments.
Si ce n'était le soleil qui brille à Aix-en-Provence, lieu de préparation du rendez-vous de vendredi, les Bleus broieraient vraiment du noir avant de retrouver les Azzurri. «Forcément, le groupe a pris un coup au moral avec ces deux défaites. On sent l'ambiance un peu pesante. Mais aussi que les mecs ont vite tourné la page» a estimé le deuxième ligne Romain Taofifenua. Vraiment oubliées, les deux défaites et la virée nocturne écossaise? Difficile de le savoir car, comme Taofifenua, les deux autres joueurs envoyés au front médiatique lundi n'étaient pas présents à Edimbourg.
L'écart écossais «pas abordé»
Ainsi Kélian Galletier, qui a assuré que Brunel n'avait «pas parlé» de l'écart de conduite écossais. «On sort de deux défaites, la tension est palpable, c'est évident mais normal» a-t-il ajouté. Et son compère de la troisième ligne, Mathieu Babillot: «Cela n'a pas été abordé. On est vraiment concentré sur l'Italie.»
Contre qui l'objectif sera de «se racheter. Car cela (la virée nocturne) entache l'image de l'équipe de France, quand même» a affirmé Babillot, convoqué pour le première fois après la mise à l'écart des «fêtards» (Belleau, Danty, Iturria, Lambey, Lamerat, Macalou, Picamoles et Thomas).
Entre ces exclusions et les blessures, Jacques Brunel se retrouve privé de treize des 32 joueurs convoqués avant le Tournoi. Dont sa principale arme offensive, Teddy Thomas, auteur des trois essais tricolores dans le Tournoi-2018. De plus, le sélectionneur peut travailler avec l'ensemble de son groupe depuis ce lundi seulement, puisque 15 des 31 joueurs ont participé à la journée de Top 14 ce week-end.
Pour au final trois séances au complet, donc (lundi, mardi et jeudi), qui doivent permettre aux huit «nouveaux» (Bastareaud, Chat, Grosso, Trinh-Duc, Le Roux, en plus de Babillot, Galletier et Taofifenua) d'assimiler les plans de jeu, quand bien même sont-ils réduits. «C'est un peu le rush» a reconnu Babillot. «Il faut faire fonctionner les méninges assez vite pour que tout soit intégré vendredi» a embrayé Galletier. Dire que les conditions sont loin d'être idéales pour préparer un match décisif relève du doux euphémisme.