Il sera à la tête de la délégation tricolore. Porte-drapeau des Bleus, Martin Fourcade mènera, ce vendredi 9 février, l’équipe de France pendant la cérémonie d’ouverture. Le double champion olympique de biathlon à Sotchi en 2014 sera aussi l’une des plus grandes chances de médailles françaises en Corée du Sud.
Quelle sorte de porte-drapeau serez-vous ?
Il n’y a pas de manuel de porte-drapeau pour les nuls. C’est un rôle qu’on se doit de créer avec sa personnalité. Il est ce qu’on a envie d’en faire. Je le ferai avec beaucoup de fierté, de plaisir et l’envie d’apporter à cette équipe de France olympique. Mais avec ma personnalité. Je ne serais pas le rigolo de l’équipe, ni celui qui fera le tour de toutes les chambres la veille des compétitions. Ce n’est pas comme cela que je fonctionne. Je vais essayer d’apporter à ce rôle l’envie d’être exigent et performant comme je le suis depuis le début de saison. C’est aussi pour cela qu’on m’a choisi.
Ce rôle vous rajoute-t-il plus de pression ?
Honnêtement, j’ai eu peur avant d’accepter. J’en ai beaucoup parler avec mon entourage et mes entraîneurs. Et on s’est dit que je n’aurai pas plus de pression que j’en ai déjà. J’ai envie de savourer l’événement et de profiter de ce rôle à la fois unique et magique.
Quels sont vos objectifs à Pyeongchang ?
Je suis à la recherche d’un titre olympique en individuel et d’une médaille avec les copains du relais. Et me mettre à rêver davantage si j’atteins cet objectif.
Qu’est ce qui aurait le plus de valeur entre un 7e globe consécutif et une médaille d’or ?
Dans une année olympique, le globe n’était pas un objectif premier. Mais en raison de la bataille avec Johannes Boe, il en est devenu un. On a dépensé beaucoup d’énergie à défendre ce globe, là où beaucoup d’athlètes se sont focalisés uniquement sur les JO. Mais celui qui repartira de Peyongchang sans titre ni médaille sera forcément malheureux. Comme celui qui perdra le globe en fin de saison.
Les courses se résumeront-elles à un duel entre vous et Johannes Boe ?
Si on est tous les deux à notre meilleur niveau, ce sera difficile d’y échapper. On l’a démontré depuis le début de la saison. Mais, lui comme moi, on va faire des erreurs. Et il y a des athlètes de grande qualité derrière qui attendent avec beaucoup d’envie pour en profiter. Se voir sur le podium des six compétitions serait la plus grosse erreur à faire. Comme se voir partager les victoires. Malgré nos débuts de saison, rien n’est acquis. C’est à nous d’aller chercher l’or.
Votre début de saison vous donne-t-il davantage de confiance ?
Je sais que je suis capable et que j’ai le niveau pour faire de belles choses. Je sais aussi que je suis capable de descendre du podium, même si je ne l’ai pas fait depuis le début de saison.
Justement quel regard portez-vous sur votre saison ?
C’est dur d’être critique. Je suis ultra satisfait et très heureux de mes performances. D’autant plus que je suis tombé sur un adversaire de haut niveau avec Johannes Boe. Cette rivalité est exigeante. Mes résultats, compte tenu de cette rivalité, sont encore plus plaisants.
«J'ai toujours autant envie de gagner»
Quelle est la clé de votre régularité cet hiver ?
Il y a un niveau d’ensemble très bon avec un niveau de tir excellent. Il y a aussi une exigence de ma part pour ne rien considérer comme acquis. Il y a une remise en question perpétuelle malgré tous ces podiums pour continuer à travailler et voir les lacunes.
Votre approche est-elle différente de celle Sotchi ?
Elle est forcément différente, car je suis dans une position différente. Je suis champion olympique en titre. J’ai décroché ce titre dont je rêvais tant. Ce rêve, je l’ai et personne ne me l’enlèvera. Je ne suis pas moins ambitieux, j’ai toujours autant envie de gagner et je me dépasserai toujours autant.
Quelle a été votre programme pour préparer ces JO ?
J’ai fait un break de trois jours après la dernière étape de Coupe du monde à Antholz pour profiter de ma famille avant de repartir sur un cycle d’entraînement. Je suis parti le 1er février pour la Corée du Sud pour une préparation finale afin d’être le plus performant possible dès la première course.
Un mot sur la densité de cette équipe de France…
Elle permet déjà d’avoir une très bonne ambiance dans l’équipe. On a trois athlètes dans les quinze meilleurs mondiaux. Ce n’est pas une équipe qui ne marche que dans un sens avec moi d’un côté et les autres qui galèrent. Il y a de bons résultats et cela fait du bien à tout le monde. Il y a une très bonne ambiance avec une nouvelle génération qui émerge.
.@jeuxolympiques c’est peu être qu’un test mais il n’en reste pas moins que +32,8sec au 0,6km ça fait quand même beaucoup ! pic.twitter.com/mvJrn4frFU
— Martin Fourcade (@martinfkde) 5 février 2018