Tony Chapron, l'arbitre au cœur d'une polémique monstre pour avoir taclé un joueur lors de Nantes-Paris SG en janvier en L1, est passé devant la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) ce jeudi. Tard dans la soirée, il a reçu le verdict : il est suspendu trois mois ferme
S'il écope d'une lourde suspension, c'est même la question de sa retraite anticipée qui se pose à 45 ans, alors qu'il avait déjà annoncé il y a quelques mois son intention d'arrêter sa carrière d'arbitre à l'issue de la saison.
A la direction technique de l'arbitrage, on ne souhaite faire «aucune communication complémentaire sur un dossier disciplinaire en cours». Son geste, qui avait fait la Une de la presse sportive en Europe et le tour des réseaux sociaux, est en tout cas difficile à classer dans le barème disciplinaire de la Fédération, tant il est rare.
Dans les règlements disciplinaires du football français, les arbitres s'exposent - «eu égard à leur fonction» - à des «sanctions aggravées» par rapport à celles prévues pour des entraîneurs ou dirigeants de clubs. Pour Chapron, cela pourrait aller de plusieurs matchs à plusieurs mois de suspension, ce qui l'écarterait des terrains jusqu'à la fin de saison.
Interrogés par l'AFP , des arbitres lui souhaitent tout de même un retour en Ligue 1, pour ne pas rester sur ce triste souvenir et son «geste lunaire» et «jamais vu», comme l'avait décrit l'ancien arbitre international Bruno Derrien.
Seul précédent évoqué par ses collègues, le cas de l'Alsacien Philippe Kalt qui avait violemment repoussé du coude le Lensois Adamo Coulibaly en avril 2015. En raison de ce geste, l'arbitre avait été privé de finale de Coupe de la Ligue, mais il avait pu faire son retour pour trois derniers matchs, en Ligue 2 et Ligue 1.
A la Fédération française, le président Noël Le Graët avait évoqué au sujet de Tony Chapron «une petite faute».
Excuses de l'arbitre
Les faits remontent au 14 janvier, dans les dernières secondes du match Nantes-PSG. M. Chapron se rend coupable d'un croche-patte sur le Nantais Diego Carlos qui l'avait involontairement fait tomber. Dans la foulée, l'arbitre sort un deuxième carton jaune contre le défenseur, synonyme d'exclusion.
Le lendemain, le directeur de jeu est suspendu jusqu'à nouvel ordre par la direction technique de l'arbitrage, dans l'attente de son passage devant la commission de discipline de la Ligue. Dans une déclaration à l'AFP, il a présenté ses «excuses» au joueur en évoquant un «geste maladroit» et «inapproprié», tandis que le carton rouge était annulé.