Une petite forme et quelques frayeurs n'ont pas empêché le Français Sébastien Ogier (M-Sport Ford) de remporter dimanche sa cinquième victoire consécutive dans le Rallye Monte-Carlo confirmant, s'il le fallait encore, son statut d'homme à battre en 2018.
Avant le quintuple champion du monde en titre, qui a devancé les Toyota de l'Estonien Ott Tänak et du Finlandais Jari-Matti Latvala, aucun pilote n'était parvenu à remporter l'épreuve plus de quatre fois de rang.
Avec ce sixième succès dans son «rallye de cœur», le natif de Gap (sud-est de la France), où se trouve le parc d'assistance, se rapproche du record de sept victoires détenu par Sébastien Loeb et débute la saison de la meilleure des manières.
Ogier s'installe en effet à sa place de prédilection depuis 2013, la tête du Championnat du monde, avec 26 points et huit longueurs d'avance sur son premier poursuivant, Tänak.
«Souvent au Monte-Carlo, les conditions sont compliquées mais celui-là était particulièrement difficile, a commenté le vainqueur. A la fin, nous nous imposons et j'en suis super heureux.»
Le deuxième pilote le plus titré de l'histoire du WRC - derrière son compatriote Loeb, 9 sacres consécutifs de 2004 à 2012 - a pris les commandes de cette 86e édition dès la première spéciale disputée de nuit jeudi soir, bien que malade et malgré un tête-à-queue sans conséquence.
Tänak déjà opérationnel
Rebelote vendredi, avec là encore un peu de chance, des spectateurs l'ayant rapidement sorti du fossé dans lequel il était venu se poser. Samedi et dimanche ont été plus calmes, sans prise de risque excessive.
«Il fallait être régulier, essayer de ne pas faire d'erreur. J'en ai fait, elles m'ont coûté du temps, mais peut-être pas autant qu'aux autres», a-t-il convenu.
Outre Ogier, ce sont Toyota, revenu en WRC en 2017, et sa recrue Tänak qui ont impressionné. L'Estonien, troisième la saison passée avec M-Sport, semble avoir déjà pris la mesure de son nouveau bolide.
«Il y a toujours beaucoup d'excitation quand on change d'équipe et je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, alors c'est un grand soulagement !», a-t-il réagi.
«Nous sommes surpris de voir à quelle vitesse il s'est adapté», a renchéri son nouveau patron, Tommi Mäkinen, quadruple champion du monde (1996-1999).
C'est tout l'inverse qu'à vécu Hyundai, qui espérait avoir mis de côté cet hiver le manque de régularité qui l'a privé de titre l'an dernier.
Hyundai et Citroën peuvent mieux faire
Le Belge Thierry Neuville, vice-champion du monde, est parvenu à arracher la cinquième place après un tête-à-queue qui lui a coûté plus de quatre minutes dans l'ES1 mais préférait retenir le positif.
«Nous avons fait un bon rallye, a-t-il estimé. Mon erreur de jeudi est vraiment regrettable mais c'est le Monte-Carlo, tout le monde fait des erreurs. Sans cela et notre crevaison, un podium était possible.»
Le Norvégien Andreas Mikkelsen et l'Espagnol Dani Sordo ont eux abandonné sur une panne et une sortie de route.
Citroën, qui espère rebondir après avoir déçu l'an dernier, a encore vécu un week-end compliqué. La quatrième place du Britannique Kris Meeke, meilleur temps de la Power Stage, ne doit pas cacher que la C3 n'a pas bien répondu dans les conditions d'adhérence précaires des routes de montagne empruntées par le rallye.
Bryan Bouffier, le second Français en lice dans la catégorie reine le temps d'une pige chez M-Sport Ford, est huitième à l'issue d'un week-end qui ne s'est pas exactement déroulé comme prévu.
Légèrement blessé dans un accrochage lors des reconnaissances, son copilote Jérôme Degout a en effet été remplacé au pied levé par Xavier Panseri, tout juste de retour du Dakar (FRA).
Rendez-vous est pris mi-février en Suède pour la deuxième manche de la saison.