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Ce n’est pas franchement la folle ambiance à Milwaukee. Considérée comme une des équipes quasiment assurée de faire les playoffs en début de saison, les Bucks se réveillent avec une méchante gueule de bois à mi-parcours. Leur coach, Jason Kidd, vient d’être remercié par la direction. Son assistant Joe Prunty a été désigné pour assurer l’intérim jusqu’à la fin de la saison.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, Milwaukee pointe à une triste 8e place au sein de la conférence Est avec un écart si maigre sur son principal poursuivant (les Pistons, qui dégringolent eux aussi au classement depuis plusieurs semaines) que la menace de ne pas se qualifier pour les playoffs est tout à fait réelle. En déplacement à Chicago ce dimanche, Giannis Antetokounmpo et ses coéquipiers vont rapidement devoir trouver un second souffle s’ils ne veulent pas regarder les phases finales depuis leur canapé mi-avril.
Ce n’est pas non plus la joie à Chicago. Après un début de saison catastrophique (3v-20d au 6 décembre), les Bulls ont redressé la barre depuis (15v-10d). Le retour de Nikola Mirotic dans l’effectif mi-décembre a largement contribué à cette embellie. Moqué lors de la draft, Lauri Markkanen ne cesse de démontrer l’étendue de son potentiel sur le terrain. Kris Dunn, avant sa récente blessure, montre lui aussi de belles choses. Bobby Portis est solide en sortie de banc. Et Zach Lavine a enfin rejoint l’effectif. Pas de quoi se plaindre, pas vrai ? Bah en fait si.
Nombreux sont les fans de Chicago qui auraient préféré voir leur équipe enchaîner les défaites - un peu à la manière des Sixers il y a quelques années de cela - afin d’accrocher une place dans le Top 5 de la prochaine Draft qui s’annonce riche en talent (Luka Doncic, Marvin Bagley, Mohamed Bamba, DeAndre Ayton et Michael Porter Jr. notamment). En NBA, il n’y a parfois rien de pire que de végéter en milieu de tableau, sans espoir de faire les playoffs, ni d’obtenir un choix de draft susceptible de changer le destin de la franchise.
Les NBA Sundays, présentés par NBA 2K18, sont à suivre en direct, le dimanche, à partir de 21h30 sur NBA League Pass et beIN Sports.
Ce qu’il faut savoir sur les Bucks de Milwaukee
Les Bucks ont finalement décidé de laisser partir Jason Kidd. Largement critiqué par les fans, et plus vraiment en odeur de sainteté auprès des dirigeants depuis la saison dernière, l’ancien meneur des Nets de New Jersey a payé le fait de n’avoir pas su faire évoluer le jeu de l’équipe de manière significative ces deux dernières saisons.
S’il a permis au club de devenir une des équipes les plus prometteuses à l’Est, tout en aidant Giannis Antetokounmpo à devenir la star qu’il est aujourd’hui, Jason Kidd sera resté trop longtemps accroché à un système de jeu défensif ultra-agressif dont les équipes adverses, un temps décontenancées par celui-ci, savent désormais exploiter les failles (lire l’analyse très complète sur le sujet du site américain Cleaning the Glass). Les Bucks sont actuellement 25e en efficacité défensive, se font manger au rebond, possèdent un des pires bancs de la ligue, et laisse trop d’opportunités à l’adversaire derrière la ligne des trois points et au cercle. Une recette désastreuse.
Le coach par intérim Joe Puntry pourra-t-il arrêter l’hémorragie ? C’est possible. Ce dernier ne devrait pas poursuivre dans cette voie en défense, et devrait trouver des alternatives plus adaptées au jeu actuel. Offensivement, les Bucks sont en bonne santé avec une encourageante 8e place en efficacité offensive. Et le retour de Jabari Parker, absent depuis de nombreux mois après un énième blessure au genou gauche et qui doit revenir avant le All-Star Game, devrait les rendre encore plus redoutable en attaque. Suffisamment pour s’assurer une place en playoffs ? Logiquement, oui. Ne pas voir les Bucks en playoffs serait une vraie déception. Pour le club. Et surtout pour Giannis Antetokounmpo.
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— Milwaukee Bucks (@Bucks) 23 janvier 2018
La star de Milwaukee n’a pas caché sa déception de voir partir Jason Kidd. Et le staff des Bucks a plutôt intérêt de bien réfléchir avant de recruter son prochain coach. Car si le «Greek Freak» est sous-contrat jusqu’en 2021, il n’est pas inenvisageable de le voir exiger un échange avant cette date si les choses se gâtent aux Bucks.
Idéalement, le club aimerait que le départ de Jason Kidd soit comparable à celui de Mark Jackson aux Warriors en 2014. Quand bien même ce dernier avait construit d’excellentes relations avec ses joueurs (mais pas avec les dirigeants), et plus particulièrement Stephen Curry, Golden State avait choisi de le laisser partir pour signer Steve Kerr (qui n’avait alors aucune expérience en tant que coach). La suite, on la connaît. Le pari des Bucks semble risqué, car le choix du prochain coach pourrait déterminer le destin d’un des meilleurs joueurs de la ligue, et par extension, l’avenir de toute la franchise. Rien de moins.
Ce qu’il faut savoir sur les Bulls de Chicago
Quelle étrange saison à Chicago. Celle-ci n’avait même pas commencé que tout allait déjà à vau-l’eau après une violente altercation entre Bobby Portis et Nikola Mirotic à l’entraînement. Ce dernier avait eu le visage fracturé, le second avait été suspendu. Mirotic fera même pression sur la direction en menaçant de ne pas revenir dans l’effectif tant que Portis était présent. Et pendant que tout cela se passait, les Bulls se faisaient humilier pratiquement chaque soir sur le terrain (3v-20d). Le retour des deux joueurs - qui ont finalement mis leurs différends de côté - dans l’effectif a donné un coup de fouet à l’équipe. Tout à coup, les Bulls se sont mis à enchaîner les victoires, notamment grâce à la production de Portis et Mirotic en sortie de banc.
Mais tout cela ne plaît guère aux fans de Chicago. Pour eux, il est urgent de perdre afin d’accrocher la meilleure place pour la prochaine Draft et ses cinq/six talents immanquables qui pourraient, enfin, pousser l’équipe vers un avenir désirable. Ils ne veulent pas d’une sombre lutte en milieu de tableau dans l’espoir d’atteindre une huitième place en playoffs.
Et on peut les comprendre. Les Sixers ont beaucoup perdu – et ont été largement critiqués pour cela – pendant plusieurs saisons consécutives avec l’idée de se renconstruire via la draft. S’ils ont échoué sur certains choix (Michael Carter-Williams, Jahlil Okafor, Nerlens Noel), ils ont réalisé un coup de maître en sélectionnant Joel Embiid et Ben Simmons, deux futures stars de la ligue qui pourraient très bien qualifier Philadelphie en playoffs dès cette saison. Forcément, ça fait baver d’envie les fans des Bulls qui, après le traumatisme Derrick Rose, ont soif de goûter à nouveau au succès. Mais ni Fred Hoiberg, ni la direction, ne semblent tout à fait disposés à se lancer à corps perdu dans un «tanking» de cette envergure.
Rappel : Ne pas trader notre machine à tanking Justin « Kobe » Holiday pic.twitter.com/IOtjySSTqy
— Chicago Bulls France (@bullsfr) 23 janvier 2018
L’avenir n’est cependant pas si sombre à Chicago. Lauri Markkanen, qui est récemment devenu le joueur NBA ayant atteint le plus rapidement la barre des 100 paniers à trois points (41 matches) en carrière, démontre un formidable potentiel. Kris Dunn et Zach Lavine sont des joueurs prometteurs. Selon les rumeurs, les Bulls sont actifs sur le marché des transferts (la date limite est fixée au 8 février). L’idée serait de faire partir Nikola Mirotic - qui réalise la meilleure saison de sa carrière en NBA - en échange, si possible, d’un premier tour de draft. Le Jazz d’Utah pourrait être un partenaire crédible. Chicago récupérerait Rodney Hood (et Alec Burks pour une question de concordances salariales) dans l’échange. Les Blazers pourraient également être intéressés par Nikola Mirotic, et envoyer Maurice Harkless ou Meyers Leonard aux Bulls, en plus de ce tour de draft. Les prochains jours s’annoncent cruciaux pour l’avenir de la franchise.