Le sélectionneur du XV de France Guy Novès et ses adjoints, Yannick Bru et Jean-Frédéric Dubois, ont reçu un courrier recommandé de la Fédération française de rugby les convoquant pour un entretien préalable à licenciement pour faute grave, a-t-on appris jeudi de sources concordantes, confirmant une information de L'Equipe.
Le président de la Fédération française de rugby (FFR), Bernard Laporte, a officialisé mercredi le remplacement de Novès par Jacques Brunel à la tête des Bleus, englués dans une série de six défaites (dont cinq test-matches) et un nul. Bru et Dubois ont aussi été écartés. Le contrat des trois techniciens, entrés en fonction fin 2015, court jusqu'à la Coupe du monde 2019 (20 septembre-2 novembre).
S'ils étaient reconnus coupables de faute grave, la FFR n'aurait pas à leur payer leurs indemnités de licenciement, estimées par la presse entre 1,5 et 2 millions d'euros. Mercredi, Laporte avait déclaré devant la presse n'avoir «rien contre Guy» Novès, choisi comme Bru et Dubois par son prédécesseur, Pierre Camou.
«Il a un palmarès éloquent, il n'est pas devenu mauvais manager du jour au lendemain. J'ai le respect de ce qu'il a fait. Si j'avais été contre lui, la première décision que j'aurais prise (une fois élu à la présidence, le 3 décembre 2016, NDLR) aurait été de l'écarter» avait-il ajouté. Laporte avait également indiqué avoir prévenu Novès de sa mise à l'écart mardi, soit plusieurs jours après les fuites dans la presse sur sa mise à l'écart, une méthode qui a ému certains anciens internationaux et entraîneurs.
«Je ne suis pas avocat, il y a des juristes à la fédération, moi je fais ce que l'on me dit», s'était justifié Laporte, qui avait également précisé que Dubois et Bru seraient prévenus de leur licenciement «début janvier».
La Fédération française de football avait licencié en septembre 2010 le sélectionneur des Bleus, Raymond Domenech, pour faute grave, à la suite du désastreux Mondial-2010 marqué par «l'affaire Knysna». Le sélectionneur avait ensuite assigné la «3F» devant les prud'hommes, avant que Noël Le Graët, tout juste élu à la présidence, ne signe un accord à l'amiable avec Domenech lui octroyant près d'un million d'euros brut.