Toutes voiles dehors, les sept bateaux de la Volvo Ocean Race vont filer, dimanche à Alicante, vers huit mois d'une grande aventure en mer pour la 13e édition de cette course de légende autour du monde en équipage avec escales.
Quarante-quatre ans et pas une ride ! La course est née en 1973 sous l'appellation de 'Whitbread Round the World Race' avant d'être achetée en 1998 par le constructeur automobile Volvo, en quête d'une opportunité pour véhiculer l'image de sa marque. Un modèle presque unique dans le sport.
«C'est très rare qu'une marque soit propriétaire d'une course. Ce n'est pas facile d'être propriétaire et sponsor mais le côté positif c'est que ça dure depuis 20 ans», souligne le directeur général Mark Turner.
AB Volvo et Volvo Cars, conjointement propriétaires, ont déboursé 200 millions d'euros pour que cette 13e édition tienne la route. Selon Turner, il en a coûté entre 9 et 14 millions à chacune des équipes pour être présentes sur l'événement, fort de 11 étapes, avec des villages grandioses sur chaque escale qui attirent des milliers de personnes. Une aubaine royale pour les marques impliquées qui consacrent un tiers de leur budget à inviter leurs clients.
«Notre budget est à peu près de 18 millions d'euros», précise pour sa part à l'AFP Pedro Campos, le patron de l'équipe espagnole Mapfre.
Une tragédie en 2006
La compagnie d'assurance Mapfre a mis le paquet pour que son nom soit associé à la première victoire de l'Espagne dans cette course mythique, dont le plus grand héros a été le Néo-zélandais Peter Blake, victorieux en 1990 sur son beau bateau rouge (Steinlager 2).
«En Espagne, on a eu un nombre record de spectateurs : 100.000 personnes ont regardé en direct la course. C'est bien plus que la capacité dans un stade ou qu'une étape du Tour de France», indique Campos, pour qui la victoire serait «quelque chose d'incroyable».
La course, quadri-annuelle puis triannuelle depuis 2008, est un périple de 45.000 milles nautiques théoriques (83.340 km) à bord d'un bateau identique pour chaque équipe - un monotype de 20 m de long pour 5,60 m de large pesant 12,5 tonnes plutôt poussif - où tout peut arriver.
«On part à l'aventure, on voit des endroits fabuleux, des choses qu'on n'a même pas le droit de voir. Il y a très peu de monde dans le grand sud, des albatros, des îles perdues... Ca sort d'un nuage, tu le vois pendant 1 heure et c'est fini, c'est peut-être la dernière fois que tu vas le voir», raconte l'Irlandais Damian Foxall (Vestas 11th Hour Racing), qui participe pour la 6e fois à cette «course infernale».
Le danger est bel et bien présent et la course a connu des heures tragiques. En 2006, le Néerlandais Hans Horrevoets (ABN AMRO II) est décédé après avoir été emporté par une vague. Quelques jours plus tard le voilier espagnol Movistar a sombré après que l'équipage eut été recueilli.
Burling le premier rôle
Sept équipages seront aux prises dès dimanche: Team AkzoNobel (NED), Dongfeng Race Team (CHN), MAPFRE (ESP), Vestas 11th Hour Racing (USA/DEN), Sun Hung Kai/Scallywag (HKG), Turn the Tide on Plastic (Nations-Unies) et Team Brunel (NED).
Ils auront notamment à affronter 2 longues étapes, chacune estimée à 22 jours de navigation: l'une de Lisbonne (départ le 5 novembre) au Cap (AFS), l'autre de Auckland (départ le 18 mars) à Itajai (BRA).
Composées de spécialistes de la course au large mais aussi de champions olympiques rompus à l'art du match-racing, les équipes sont mixtes, suite à une règle mise en place conjointement avec une règle qui valorise la présence des marins de moins de 30 ans.
Lui n'a que 26 ans et joue les premiers rôles. Le Kiwi Peter Burling (Brunel), une super star depuis qu'il a ramené en juin la Coupe de l'America dans son pays un an après sa médaille d'or olympique, se retrouve face à un défi de taille: être le premier marin de l'Histoire à remporter les JO, la Coupe de l'America et la Volvo Ocean Race. Fin de l'histoire prévue le 25 juin à La Haye.