En novembre 2011, Louis Nicollin avait accordé à Direct Matin une interview, avant que son club de Montpellier ne décroche le titre de champion de France au nez et à la barbe du puissant PSG. Avec son langage légendaire et qui rappelle à quel point il va laisser un vide.
A cette époque, le club héraultais occupait la 2e place du championnat à quelques jours d’affronter l’Olympique de Marseille. «Loulou» était revenu sur le début de saison de son club, mais aussi l’avenir d’Olivier Giroud et son avenir à la tête du MHSC.
Êtes-vous surpris par le parcours de votre équipe ?
On est toujours surpris d’être deuxième surtout quand on n’est pas favoris. Mais nous n’avons pas volés nos points.
Pensez-vous poursuivre sur cette lancée ?
Avec l’effectif que nous avons par rapport aux grosses cylindrés, ce sera difficile. Mais mes joueurs sont peut-être aussi bons que ceux qui gagnent beaucoup d’argent.
Quels sont vos objectifs cette saison ?
Notre objectif est de finir dans les dix premiers. Je serais l’homme le plus heureux du monde et surtout si nous arrivons à faire oublier la quatorzième place de la saison dernière. La Ligue des Champions, ce n’est pas pour nous, mais s’il y a un miracle tant mieux. Et la Ligue Europa ne me fait pas envie plus ça. Mais s’il faut la faire, on la fera.
Pensez-vous être pris au sérieux ?
Pas du tout. Mais ils ont raison de ne pas nous prendre au sérieux. Mais quand ils se feront niquer, ils se feront niquer.
Regrettez-vous que le stade de La Mosson ne fasse pas le plein malgré les bons résultats ?
Je n’en ai rien à foutre. Les gens font ce qu’ils veulent. Chacun est libre de venir ou pas. Moi je pense que ce sont tous des cons et qu’ils restent chez eux.
Comment voyez-vous le match contre l’OM ?
D’un côté il y a une équipe qui n’a plus le droit de perdre et de l’autre, nous qui n’avons pas envie de se laisser faire. C’est un voisin qu’on aime bien mais si on peut leur mettre la carotte on ne va pas se gêner. Et même si on perd ce match, on est sûr de rester deuxième.
Comment jugez-vous la concurrence ?
On n’a pas perdu contre Lyon et le PSG, qui sont les deux meilleures équipes du championnat. Lille a créé la surprise l’année dernière, et peut-être que Montpellier le fera cette année. L’OL reste mon favori pour le titre devant Paris et l’OM. La quatrième place se jouera entre le Losc et Rennes. Et si on n’est pas trop cons, on devrait arriver derrière.
Comment avez-vous réagi à la convocation d’Olivier Giroud en équipe de France ?
J’étais heureux comme tout président qui a un international. C’est un garçon qui le mérite. J’espère qu’il va poursuivre sur cette lancée. ça donne un petit coup de boost au club. L’équipe de France, je m’en étais désintéressé un peu, mais, depuis l’arrivée de Laurent Blanc, je reprends goût à regarder cette équipe. Mapou Yanga-Mbiwa mériterait aussi d’avoir sa chance. C’est un garçon exceptionnel. Mais avec Mexès, Rami ou encore Sakho, il y a du monde à son poste.
Pensez-vous que Giroud puisse aller à l’Euro ?
Il va tous les mettre d’accord. Je ne me fais pas de souci. Avec Bafétimbi Gomis et Guillaume Hoarau, il n’y a même pas de match. Le seul problème, c’est qu’en fin de saison, on va l’avoir dans le cul pour le garder. Si on finit dans les cinq premiers, qu’il termine parmi les meilleurs buteurs du championnat, participe à l’Euro et qu’en plus il flambe, comment un club comme Montpellier va pouvoir lui donner trois ou quatre fois plus que son salaire actuel ? Je ne vois pas et on ne le retiendra pas de force. On négociera son départ à condition qu’il s’engage avec une grande équipe et pas un club pipeau. Mais sa clause est élevée. On n’est pas fous.
Que lui conseillerez-vous ?
Qu’il aille dans un club d’abord comme Lyon, Marseille ou Paris avant de s’engager avec un grand club européen. Il ne faut pas qu’il fasse comme certains petits cons qui partent à l’étranger pour l’argent et qui se retrouvent cocus et battus.
Après 32 ans à la tête du club, avez-vous toujours la même passion ?
Je fais un peu moins de déplacements aujourd’hui, mais j’ai toujours la même passion. Je n’ai jamais été lassé même en Ligue 2.
Jusqu’à quand pensez-vous continuer ?
Jusqu’à ce qu’on me mette dans la terre. C’est mon club, il est ancré en moi.