Selon une étude publiée vendredi 30 juin dans The Lancet Haematology, l'érythropoïétine (EPO) n'aurait pas d'impact sur les performances physiques.
L'hormone, impliquée dans la production des cellules rouges, a été l'un des produits dopants favoris des sportifs dans les années 90, malgré ses effets secondaires néfastes dont la formation de caillots et l'accident vasculaire cérébral.
Les chercheurs ont donc voulu tester ses effets sur 48 cyclistes amateurs mais très sportifs, faute de pouvoir le faire sur des sportifs professionnels. Durant huit semaines, ils ont injecté à un premier groupe de cyclistes de l'EPO et au second, un placebo.
Trois configurations différentes
Ils ont été testés une première fois en laboratoire. Les cyclistes amateurs devaient pédaler sur une rampe dont la résistance augmentait toutes les cinq minutes, précise Sciences et avenir. Dans cette configuration, c'est le groupe sous EPO qui a réalisé les meilleures performances.
Le deuxième test consistait en une course contre-la-montre de 45 minutes réalisée en laboratoire. Dans cette nouvelle configuration, la différence entre les deux groupes était moins nette.
Pour le dernier test, le plus significatif puisqu'il avait le même paramètre que les compétitions officielles, les cyclistes ont réalisé un parcours de 110 km sur route puis ont fait l'ascension du mont Ventoux (Vaucluse), l'une des étapes du Tour de France, sur 21,5 km. Les chercheurs ont découvert que l'EPO ne faisait aucune différence sur les résultats du premier groupe. Le groupe sous placebo a d'ailleurs devancé de 17 secondes le groupe sous EPO.
Les conclusions de cette étude remettent en cause toutes celles réalisées jusqu'à aujourd'hui sur l'efficacité de ce produit.