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Dernière soirée européenne dans l'antique stade de l'Atletico Madrid

Les joueurs de l'Atletico Madrid lors d'un entraînement le 9 mai 2017 au stade Vicente Calderon à la veille de leur demi-finale retour de Ligue des champions face au Real [JAVIER SORIANO / AFP] Les joueurs de l'Atletico Madrid lors d'un entraînement le 9 mai 2017 au stade Vicente Calderon à la veille de leur demi-finale retour de Ligue des champions face au Real [JAVIER SORIANO / AFP]

Pour sa dernière soirée européenne, l'antique Vicente-Calderon reçoit un invité sans-gêne: Cristiano Ronaldo rêve de gâcher l'enterrement du stade de l'Atletico mercredi en demi-finale retour de Ligue des champions (20h45) et d'offrir au Real Madrid une deuxième finale consécutive.

Triple buteur à l'aller (3-0), le Portugais est un trouble-fête tout désigné pour les «Colchoneros» : l'attaquant avait ruiné en novembre l'ultime derby de Liga disputé au Calderon, signant déjà un coup du chapeau (3-0). Difficile d'oublier aussi que son Real a écoeuré deux fois l'Atletico en finale de la C1 ces trois dernières années: égalisation in extremis et victoire 4-1 après prolongation en 2014, succès aux tirs au buts en 2016 (1-1 a.p., 5 t.a.b. à 3).

Ligue des champions: Atletico Madrid - Real Madrid [Thomas SAINT-CRICQ, Laurence SAUBADU / AFP]

A l'heure où le vieux stade des bords du fleuve Manzanares s'apprête à tirer sa révérence, remplacé la saison prochaine par une toute nouvelle enceinte (70.000 places), les supporters de l'Atletico espèrent donner de la voix une dernière fois. Et dire au revoir en beauté à ce qui fut leur maison depuis l'inauguration en 1966. Un stade particulier, désuet, qui a accueilli des matches du Mondial-1982, applaudi des légendes du football mondial comme le «Roi» Pelé, et connu tous les sentiments, joies immenses et peines atroces.

Volonté décuplée

«Même si le résultat du match aller nous est très défavorable, c'est une fierté de jouer à nouveau ici en Ligue des champions et je suis sûr que ce sera une belle soirée pour tout le monde», a résumé mardi Gabi, le capitaine de l'Atletico. «C'est une raison supplémentaire pour croire à la "remontada"». Sur cette pelouse, l'Atletico reste une équipe redoutable, à la défense de fer et à la volonté décuplée par les chants du public «colchonero», l'un des plus bouillants d'Espagne : «Antoine Griezmann, lalalala lalalala». Ou bien «Olé, olé, olé, "Cholo" Simeone!»

Sur cette pelouse, l'«Atleti» avait balayé en février 2015 le Real Madrid de Carlo Ancelotti (4-0), alors champion d'Europe en titre. Depuis, le Real de Zinédine Zidane a hérité de ce statut, et un tel score mercredi soir serait synonyme d'improbable exploit pour l'équipe de Diego Simeone, qui part quand même de très loin. D'autant que sur cette pelouse, Ronaldo a souvent brillé : le quadruple Ballon d'Or est le meilleur buteur de l'histoire des derbies madrilènes avec 21 buts. Et si l'on excepte un jet de briquet reçu en plein visage en 2014, ses souvenirs y sont plutôt bons.

Evidemment, la retentissante «remontada» réussie par le FC Barcelone aux dépens du Paris SG (0-4, 6-1) en huitièmes est encore dans toutes les têtes et l'Atletico veut croire que la magie du Calderon opérera une dernière fois.

«Chair de poule»

«L'autre jour au stade Bernabeu, alors que nous venions de perdre 3-0, la seule chose qu'on entendait c'était les supporters de l'Atletico Madrid chantant l'hymne du club. Ils m'ont donné la chair de poule», a raconté Gabi. «Le public nous a montré son affection et son soutien, nous devons montrer que nous pouvons être à la hauteur.»

Les joueurs du Real, eux, disent ne pas redouter l'atmosphère brûlante de cette autre enceinte madrilène, beaucoup moins policée et beaucoup plus vivante que le luxueux et majestueux Santiago-Bernabeu. «C'est un public qui n'arrête pas d'encourager son équipe. Mais moi, plus on chante, plus ça me motive!», a lancé, bravache, le capitaine merengue Sergio Ramos.

Hasard du calendrier, ce sera le 50e match de Ligue des champions disputé au stade Calderon. Le dernier, sauf contretemps, avant le déménagement vers le tout nouveau stade Metropolitano, dans l'est de la capitale espagnole. Et malgré la présence de Ronaldo, le peuple «colchonero» espère vibrer mercredi soir, pas trembler.

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